Au Royaume-Uni, le parti travailliste, qui devra très bientôt faire face au verdict des électeurs, projette de créer une nouvelle « banque du peuple ». Les travaillistes britanniques ont en effet dévoilé les détails de leur projet de création d’une banque postale offrant de nouveaux services financiers de proximité, qui constitue l’un des principaux arguments de sa campagne pour les élections législatives.
Cette « banque du peuple » s’appuierait sur le réseau des 11 500 bureaux de poste du pays. Le projet vise à encourager l’épargne et assurer un accès au crédit aux personnes disposant de faibles revenus. « Depuis la crise bancaire mondiale, nous avons posé une à une les bases de la rénovation du secteur des services financiers, en créant un système plus équitable, plus fiable, et plus responsable », a déclaré Peter Mandelson, le ministre des Entreprises. Selon le ministre, la régulation des services financiers qui doit être mise en place doit viser à les rendre non seulement plus fiables mais aussi plus accessibles. L’idée de s’appuyer, pour ce faire, sur le réseau existant de la Poste britannique, ravit les syndicats qui craignent par dessus tout la privatisation de ce service très apprécié du public. Ils espèrent donc voir ce projet aboutir rapidement.
La date du scrutin britannique n’est pas encore fixée mais il devrait avoir lieu au début a été fixée au 6 mai. Les partis politiques ont déjà lancé leur campagne pré-électorale, dans un contexte dominé par la fragilité de l’économie britannique. En présentant son projet de budget la semaine dernière, le ministre des Finances, Alistair Darling, a promis de garantir l’accès universel à des services bancaires de base. Avec ces propositions, le Labour souhaite étendre l’offre de produits financiers disponible dans les bureaux de poste afin d’y inclure notamment des comptes épargne, des comptes courants et un accès plus large aux comptes bancaires individuels. Le parti travailliste espère aussi accroître significativement le nombre d’épargnants, en abondant à hauteur de 50 % l’épargne déposée sur les nouveaux comptes épargne par des particuliers à bas revenus.
La proposition des travaillistes s’inspirent d’un autre succès dans ce domaine avec la KiwiBank, de la Nouvelle-Zélande. Après la politique de libéralisation réalisée dans les années 1980, ce sont cinq grandes banques étrangères qui étaient parvenues à dominer le marché bancaire en Nouvelle-Zélande. La Poste néo-zélandaise à relancer la banque postale en créant la Kiwibank début 2002, réintroduisant des services financiers dans les communautés rurales et les banlieues délaissées par les banques. La Kiwibank a deux actionnaires principaux, la Poste et l’État. Fin 2003, la Kiwibank comptait 287 succursales (plus que toute autre banque dans le pays), dont 220 ouvertes le samedi et 29 le dimanche. Seule banque présente dans de nombreuses petites villes, elle a conquis 150 000 clients en vingt mois d’existence détenant 450 millions de NZ$ (178,6 millions d’euros) de dépôts à vue et 500 millions de NZ$ (198,5 millions d’euros) de crédits immobiliers. Sa clientèle privilégiée est celle des familles et l’offre de comptes se développe bien auprès des moins de 18 ans.
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