Avez-vous déjà rêvé de vous promener en ville sans avoir l’impression d’être l’otage des véhicules motorisés? Alors qu’on aménageait tout en fonction de l’accessibilité des automobiles il y a de ça à peine quelques décennies, voilà qu’on tente de plus en plus de penser la ville à l’échelle humaine.

Le maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite Patrie, François Croteau, annonçait récemment que la rue Masson deviendra piétonne entre la 3e et la 9e avenue au printemps 2011. L’arrondissement travaillerait déjà de concert avec la Société de développement commercial de la Promenade Masson, la Société de transport de Montréal, le Service de sécurité incendie de Montréal et le Service de police de la Ville de Montréal pour que l’opération soit un succès. On indique que l’initiative s’inspirera de ce qui à été mené sur la rue Saint-Catherine Est au cours des dernières saisons estivales.

Au départ, le maire avait laissé entendre que la piétonisation de la rue Masson allait s’effectuer cet été même. Les doutes des commerçants et les nombreux aspects techniques auront eu raison de la volonté du maire comme le rapportait le Blogue rue Masson. Qu’à cela ne tienne, une année supplémentaire de préparation sera peut-être plus à même de concilier les différents intérêts des acteurs du milieu. Selon Doris Laflamme, directrice de la Société de développement commercial de la Promenade Masson, « il faut avoir les conditions gagnantes. On va travailler en étroite collaboration avec l’arrondissement pour préparer le projet et rendre notre rue attrayante. Le gros problème est le stationnement. On va se rencontrer et ça sera un travail d’équipe pour offrir une belle rue pour l’été prochain ».

La crainte des commerçants de voir chuter leur chiffre d’affaire à la suite de la piétonisation de leur artère n’est pas un phénomène nouveau. Chaque initiative de ce genre semble faire ressurgir de pareilles craintes. Cependant, les expériences passées semblent être plutôt positives pour les commerçants. L’expérience de la rue Sainte-Catherine est éloquente en ce sens. Le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) du Village, Bernard Plante, a affirmé, relativement au projet de piétonisation, que « personne ne se plaint. On attire trois fois plus de monde. C’est trois fois plus de clients potentiels ». Certains types de commerces restent tout de même moins bien adaptés à la piétonisation que d’autres. Les magasins d’ameublement, par exemple, pourraient être désavantagés dans pareille situation car le produit, afin qu’il puisse être vendu en zone piétonne, doit être soit facilement transportable, soit pouvoir être consommé sur place.

La piétonisation est un phénomène assez nouveau en Amérique du Nord. Mais l’idée fait de plus en plus de chemin. « Un quartier existe grâce à ses commerces de proximité et à sa qualité de vie aux alentours. Il était tout à fait logique que la rue Masson s’inscrive dans cette lignée d’aménagement urbain qui se développe un peu partout au monde et qui commence à s’implanter à Montréal » explique le maire de l’arrondissement. Rendre le milieu de vie plus convivial, voilà un des objectifs que vise ces aménagements. « La seule manière de ramener les familles en ville est de leur offrir un cadre de vie intéressant. On veut donc animer la rue, on veut y présenter des artistes. Ce sera plus qu’une artère, mais un lieu de rassemblement », explique François Croteau à RueMasson.