On s’en souvient, la conférence de Copenhague de décembre 2009 s’était achevée sur un « accord de Copenhague » minimaliste, arraché par les chefs d’État des pays occidentaux avec l’aval des grands pays émergents. Mais n’ayant pas été formellement adopté par l’ensemble des pays participants, l’accord de Copenhague n’a aucun statut légal.

Les participants à la réunion préparatoire de Bonn, du 9 au 12 avril, devaient donc s’accorder sur le statut de ce texte : devait-il former la base de la négociation, comme l’ont demandé les États-Unis et, à un moindre degré, les Européens, ou n’être qu’un élément venant compléter le texte élaboré dans le cadre onusien ?

Selon le journaliste Hervé Kempf, les pays en développement, regroupés dans le G77, ont réussi à imposer que le compromis arraché de haute lutte à Copenhague soit marginalisé. L’accord de Copenhague ne figure donc pas expressément dans le texte qui résume les discussions de cette rencontre intermédiaire. L’accord de Copenhague n’apparaîtra qu’au titre d’une simple « soumission » faite par les pays qui en sont l’origine.

Néanmoins, les gouvernements ont décidé d’organiser deux sessions additionnelles d’au moins une semaine chacune qui se dérouleront entre le la 32ème session des organes subsidiaires de la CCNUCC qui sera organisée du 31 mai au 11 juin à Bonn en Allemagne et la Conférence sur le changement climatique qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre prochain à Cancun, au Mexique.

« La Conférence de l’ONU sur le climat de Cancun doit aboutir à ce que Copenhague n’est pas parvenu à réaliser : elle doit permettre de finaliser une architecture global de fonctionnement », a indiqué M. de Boer.

Pour Hervé Kempf, cette procédure signifie aussi que la déclaration qui conclura la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique, le 22 avril en Bolivie, pourra être intégrée de la même manière. Rappelons que la Bolivie, avec le Venezuela et les autres pays de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) ont refusé de se rallier à l’accord de Copenhague.

« La négociation sur le changement climatique ne sera décidément jamais un fleuve tranquille » conclut M. Kempf.