Grâce aux données récemment produites par Statistique Canada, on peut maintenant faire le bilan de la récession pour l’économie canadienne. En 2009, le produit intérieur brut (PIB) réel a diminué dans toutes les provinces et dans tous les territoires, sauf à l’Île-du-Prince-Édouard et au Yukon. À l’échelle du pays, le PIB réel a diminué de 2,9 % en 2009, après avoir augmenté de 0,6 % en 2008. Les baisses les plus marquées du PIB ont été observées dans les économies axées sur les ressources de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Saskatchewan et de l’Alberta.
Le Québec s’en sort finalement assez bien. Le PIB québécois a diminué de 1,0 % après avoir augmenté de 1,3 % en 2008. Les baisses les plus importantes ont été observées dans la foresterie et l’exploitation forestière ainsi que dans la fabrication. Mais les hausses notées dans la construction, le commerce de détail et le secteur public ont tempéré ces reculs. La production de l’industrie de la fabrication de matériel de transport (qui comprend l’industrie aérospatiale) a baissé de 12 %, et la production manufacturière a diminué de 9,4 %. L’intensification des travaux de génie liés au transport et à l’énergie électrique a plus que compensé les baisses dans la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels. La croissance du commerce de détail a été moins importante en 2009 qu’en 2008, parallèlement au ralentissement de la croissance du revenu du travail.
En comparaison, le PIB de l’Ontario s’est contracté de 3,1 % en 2009, après avoir baissé de 0,3 % en 2008. La production de véhicules et de pièces automobiles a diminué de plus de 20 %, comme cela a été le cas en 2008. La faiblesse de la demande d’exportation a entraîné une forte baisse de la fabrication de produits en bois, de produits métalliques et de machines.
Revue du marché du travail en 2009
L’emploi a reculé en 2009, après 16 années de hausse. La majorité des pertes d’emploi se sont produites au cours du premier trimestre de l’année, suivies par une stabilité de l’emploi de mars à juillet et d’une tendance à la hausse pendant les cinq derniers mois de l’année.
Les pertes d’emploi ont été moindres au Québec, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. À la fin de l’année, le Québec avait perdu 18 000 emplois (-0,5 %), étant donné que les baisses des trois premiers mois de l’année ont été épongées en partie par les hausses des cinq derniers mois. Comme un plus grand nombre de personnes étaient à la recherche d’un emploi, le taux de chômage a tout de même augmenté de 0,8 point de pourcentage pour s’établir à 8,4 %.
Des variations compensatoires ont été observées dans diverses industries au Québec au cours de l’année. Alors que le secteur de la fabrication et un bon nombre d’activités du secteur des services ont subi des pertes, quelques autres secteurs ont affiché des gains importants, notamment les services professionnels, scientifiques et techniques, le commerce de gros et de détail, ainsi que les services d’enseignement. De toutes les provinces, c’est le Québec qui a connu la plus forte hausse du nombre de travailleurs autonomes (33 000) au cours de l’année.
Le Québec a perdu des emplois en usine (-4,0 %), mais dans une moindre mesure que l’Ontario (-8,7 %), la Colombie-Britannique (-15,5 %) et l’Alberta (-22,1 %). Au Québec, les pertes dans le secteur de la fabrication ont surtout touché les industries suivantes : produits en bois, papier, impression, produits métalliques, machines et produits aérospatiaux.
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