Dans l’indifférence quasi-générale, l’initiative du président de Bolivie, Evo Moralès, de convoquer la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique de Cochabamba, semble avoir atteint un certain succès, même s’il n’a pas été couvert par la presse dominante. Évidemment, le contexte de la crise de l’espace aérien européen gravement affecté par les cendres du fameux volcan islandais n’a pas aidé les choses. Mais étant donné les intérêts croisés entre la grande presse et les milieux financiers et économiques dominants, la faiblesse de la couverture de la Conférence de Cochabamba ne nous surprend pas.
Lancée en réponse à l’éviction des ONG aux derniers jours des négociations du sommet de Copenhague, l’initiative d’ Evo Moralès a été saluée par les militants du climat et les scientifiques. Plus de 35 000 participants de 142 pays issus de mouvements sociaux, d’ONG et de délégations politiques gouvernementales s’étaient inscrits pour participer à cette première rencontre des peuples sur le réchauffement climatique et pour la défense des droits de la Terre Mère. Mais l’éruption du volcan aurait empêché près de 4 000 participants d’arriver par avion d’Europe et d’Afrique, ce qui a transformé ce sommet, en un sommet des Amériques.
Parmi les nombreuses déclarations et propositions qui ont résulté du sommet, l’une d’elles m’apparaît riche en potentiel de sensibilisation et de mobilisation : celle d’un Tribunal de Justice Climatique qui sur le modèle du TPI de La Haye pourrait statuer et punir les actes de pollution ou de dégradation de l’environnement, qu’ils soient fait par un pays, une entreprise ou un individu, qui fut discutée mardi le 20 avril. Comme il serait juste de voir le premier ministre canadien, Stephen Harper, être accusé par ce Tribunal de crime contre l’humanité en raison de ses politiques irresponsables, criminelles, sur la lutte contre les changements climatiques.
Miguel D’Escoto, ex-président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, diplomate nicaraguayen et prêtre catholique a expliqué à l’agence Prensa Latina pourquoi ce tribunal est non seulement faisable, mais indispensable et urgent. « C’est-à-dire, précise-t-il, que le Tribunal permettra de juger les prédateurs de la planète et il aura aussi des mécanismes pour appliquer les sanctions qu’il impose aux États, aux entreprises et aux individus. » Mais si les États-Unis n’ont pas joint la communauté internationale dans le cas du TPI, il serait assez surprenant, comme le Canada, de les voir se joindre volontairement au Tribunal de Justice Climatique pour y être accusés !
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