Effectivement, les risques sont imprévisibles; mais lorsque la recherche du profit maximum domine, abusivement, toutes les autres raisons d’agir, alors la concrétisation de ces risques devient tout à fait prévisible.

La prévention est la meilleure des politiques pour minimiser les risques d’accidents; mais lorsque les entreprises combattent, avec tous les moyens dont elles disposent, et elles en disposent d’énormes, les initiatives de réglementation des États en prônant l’autoréglementation, on peut être sûr que pour atteindre leurs objectifs démesurés de rendement, elles minimiseront le calcul de risque et les niveaux de sécurité afin de diminuer au maximum les coûts de production.

Derrière l’image « écolo » de BP, il y a énormément de greenwashing.

BP fait partie, avec les autres Goldman Sachs de ce monde, de ces entreprises géantes qui réclament le moins de gouvernement possible parce que cela nuit aux affaires. Selon elles, les risques de pertes de réputation et de perte de revenu sont des motivations suffisantes pour comprendre que l’autorégulation est la meilleure des politiques… Malheureusement les expériences de baisse des réglementations publiques conduisent toujours aux mêmes résultats.

BP est un des acteurs majeurs des sables bitumineux de l’Alberta.

BP s’est récemment retiré de la coalition étatsunienne du Climate Action Partnership (USCAP) qui exigeait du Congrès de passer une législation sur le climat.

La rémunération du P-DG de BP, Tony Hayward, a augmenté de 41 % en 2009. Dans la même année, l’entreprise a dépensé 16 millions $ en lobbying auprès du Congrès.

Pour diminuer ses coûts, BP aurait décidé de ne pas dépenser 500 000 $ pour la mise en place d’un équipement de sécurité supplémentaire (an acoustic remote-control shutoff switch) que des pays comme le Brésil et la Norvège rendent obligatoire aux exploitants de pétrole offshore. Avec une totale mauvaise fois, elle accuse maintenant le sous-traitant de la plate-forme de forage, Transocean, « the responsibility for safety on the drilling rig is Transocean. It is their rig, their equipment, their people, their systems, their safety processes. »

Les dirigeants de BP sont coupables de négligence. Selon le New York Times, l’entreprise aurait reçu la plus grosse pénalité de l’histoire de l’Occupational Safety and Health Administration pour des problèmes de sécurité à sa raffinerie du Texas, qui auraient coûté la vie à 15 travailleurs.

BP une entreprise socialement responsable ? « While BP is supportive of companies having a system in place to reduce risk, accidents, injuries and spills, we are not supportive of the extensive prescriptive regulations as proposed in this rule. We believe industry’s current safety and environmental statistics demonstrate that the voluntary programs implemented since the adoption of API RP 75 [a voluntary industry standard] have been and continue to be very successful. »