Dans les pays de l’hémisphère Sud, particulièrement en Afrique et en Asie du Sud, 1,5 milliards de personnes n’ont pas à accès à l’électricité. Le pire étant que les ressources alternatives utilisées à des fins domestiques ou commerciales (le chauffage au bois ou par la combustion des résidus agricoles, ou encore l’usage de lampes à pétroles), sont autant nocives pour la planète que pour la santé.
Pour essayer de faire changer les choses, Hugh Whalan, un Australien de 26 ans, a fondé l’organisation sans but lucratif Energy in Common.
« L’énergie, dit-il, est la base du développement, même si cela ne fait pas partie des Objectifs du Millénaires »
Hugh a été volontaire humanitaire dans des camps de réfugiés au Soudan puis a enseigné l’Anglais en Ouganda, avant de s’installer aux États-Unis, où il a commencé à travailler dans une entreprise financière spécialisée dans les énergies propres et les crédits de carbone. C’est là qu’il a rencontré Scott Tudman, avec qui il a fondé Energy in Common
“ I wanted to make an impact in Africa, I was torn between development work and business, ” confie-t-il dans une entrevue accordée au journaliste économique américain Marc Gunther.
Energy in Commun met en contact des auto-entrepreneurs, basés dans les pays en voie de développement, et des donateurs potentiels, par l’entremise du site Web de l’organisme.
Les donateurs choisissent le projet qu’ils souhaitent soutenir et versent le montant de leur choix aux entrepreneurs, qui sont à 80% des femmes.
Ce sont les institutions locales de micro-finance qui recueillent les sommes et les reversent aux emprunteurs. Évidemment, ce sont des prêts non garantis.
Si le prêt fonctionne, les financiers peuvent obtenir en bonus un crédit-carbone. Les spécialistes de Energy In Common calculent les émissions de carbone économisées par l’entrepreneur sur la durée du prêt. Ces réductions sont ensuite vendues au prêteur sous forme de compensations carbones. En fait, le prêteur peut acheter les crédits carbones qu’il a lui-même contribué à créer. La somme récupérée, qui est déductible d’impôt aux États-Unis, peut ensuite être reversée à d’autres entrepreneurs des pays du Sud, et ainsi de suite.
Pour prendre un exemple concret, le simple remplacement d’une lampe à pétrole par une lampe à énergie solaire dans un commerce permet une réduction de 0.8 tonnes de carbone par année ; c’est l’équivalant de ce qu’économiserait une famille américaine privée d’électricité pendant 49 jours.
Energy in Commons demeure une organisation de taille modeste ; elle a jusqu’à présent financé une vingtaine de projets. Mais l’objectif de Hugh Whalan est ambitieux : fournir de l’électricité à 15 millions de gens dans les 5 prochaines années.
D’autres entreprises ou ONG fonctionnant sur le même principe existent aux États-Unis: les plus connues se nomment Kiva, Global Giving, Kopernik et Dissigno.
Mais Energy in Common est la seule à se spécialiser dans les projets de développement liés aux énergies renouvelables.
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