Selon une étude publiée cette semaine, co-produite par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), l’écart entre les revenus des riches et les revenus des autres Québécois(e)s est le plus grand jamais observé depuis 30 ans et pourrait bien croître à cause de la récession.
Les chercheur(e)s de cette étude font la démonstration que les inégalités n’ont cessé de croître entre 1976 et 2006. Lorsque l’on compare la génération actuelle avec la génération précédente, 70% des familles du Québec d’aujourd’hui reçoivent une plus petite part de l’ensemble des revenus.
« Les Québécois.e.s ont travaillé plus et l’économie a crû de 71 % pendant cette période, pourtant ce n’est pas tout le monde qui en a tiré les mêmes bénéfices. La part du lion revient au 10 % le plus riche, alors que la majorité des Québécois.e.s – les premiers 70 % – reçoivent moins de revenus », souligne Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.
Voic les principaux faits saillants de cette étude :
- Les familles québécoises travaillent en moyenne 321 heures de plus par année depuis 1996, ce qui représente huit semaines complètes de plus.
- L’augmentation du temps de travail a surtout été réalisée par la moitié la plus pauvre de la population alors que les revenus de ces familles ont diminué par rapport à la génération précédente.
- Les familles du décile le plus riche gagnent plus aujourd’hui qu’il y a 30 ans sans avoir à passer plus de temps au travail. Plus on grimpe l’échelle des revenus, plus les gains en revenus sont importants par rapport à la génération précédente.
« La bonne nouvelle est que l’intervention de l’État aide à amoindrir les inégalités. La mauvaise, par contre, est que les mesures récentes adoptées par le gouvernement risque d’empirer la situation », relève Eve-Lyne Couturier chercheure à l’IRIS et co-auteure de l’étude.
L’étude est disponible gratuitement en français sur le site de l’IRIS et en anglais sur celui du CCPA.
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