Le directeur d’Exxon ne veut pas que son entreprise soit privée des subventions de l’État américain, même si celle-ci a dégagé plus de 6,3 milliards de revenus au dernier trimestre.
Dans son dernier budget, l’administration Obama a en effet proposé de supprimer une série de taxes, qui étaient reversées sous forme de subventions aux compagnies pétrolières.
De cette manière, le gouvernement américain souhaite récupérer 36 milliards de dollars de recettes fiscales pour 2010, incluant les crédits d’impôts que les compagnies obtiennent pour absorber le coût des forages pétroliers.
Mais le grand patron d’Exxon, Rex Tillerson, ne voit pas les choses de cette manière, et a déclaré à l’antenne de CNBC que ces aides étaient nécessaires à l’industrie pour qu’elle puisse conserver ses emplois.
« We already are probably the most heavily taxed industry in this country, and these tax breaks as they’re characterized — and I think many times they are mischaracterized — are simply provisions in the tax code that are made available to all businesses (…) This is the mischaracterization, in my view, of some of these tax subsidies« , avance Tillerson, dont les propos sont cités par le blogue d’information The Wonk Room.
Il est assez étrange d’entendre le directeur d’une des compagnies les plus rentables de l’histoire des États-Unis insinuer qu’elle perdra des emplois si le Congrès lui coupe ses subventions. Pour 2009, Exxon a enregistré des revenus de 6,3 milliards de dollars, une somme trois fois supérieure à 2008 pour la même période. 2008 aura été une année record pour Exxon avec un profit de 45 milliards de dollars.
L’analyste politique Sima J. Gandhi, du Centre for American Progress, repousse l’argument du directeur d’Exxon. Selon elle, il est difficile de croire que les compagnies pétrolières aient besoin des taxes des citoyens lorsqu’elles pratiquent des prix aussi élevés. La jeune femme rappelle que certains de ces systèmes de taxes n’ont pas été réévalués depuis 1919.
Par ailleurs, si l’on se fie aux estimations du Bureau des Politiques Économiques du Trésor américain, la suppression de ces subventions affecterait la production de pétrole d’à peine 1% par an.
Rappelons qu’Exxon possède 122 filiales étrangères, dont 32 sont reconnus comme étant des paradis fiscaux (18 aux Bahamas, 3 dans les îles Caïman, ainsi qu’à Hong Kong et Singapour). En tout, la compagnie a dépensé 27 millions de dollars en lobbying au Congrès, dont 3 millions en 2009.
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