Pour reconstituer les stocks de poisson des océans, 13 millions de bateaux de pêche commerciale devraient être retirés des océans, ce qui priverait d’emploi plus de 20 millions de travailleurs.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a donné un bref aperçu de son rapport sur l’économie verte, qui sera publié en octobre. Son constat est clair : si rien n’est fait pour lutter contre la surpêche, d’ici 2050, les stocks de poissons seront trop faibles pour que la pêche demeure une activité économiquement rentable. C’est donc, à terme, la fin de cette industrie qui nous guette.
D’après l’analyse des Nations Unies, le problème majeur vient en partie des 27 milliard de dollars de subventions injectés chaque année dans ce secteur, principalement par les pays développés. Des subventions « énormes » à l’échelle de cette industrie, qui représentent pratiquement le tiers de la valeur total des poissons capturés, soit 85 milliards de dollars.
Parmi ces subventions, seuls 8 milliard de dollars encourageraient une pêche durable. Toutes les autres sont néfastes, car elles mènent à la surexploitation et à l’appauvrissement des stocks de poisson.
Le rapport vise ici les incitations à augmenter la taille des flottes des chalutiers, qui sont parmi les premiers responsables de la surpêche, et les subventions à l’achat de carburants.
» We are paying ourselves to destroy the very resource on which the whole fishing industry is dependant. We are in the process of eroding the natural capital that underpins our economies, » dit Achim Steiner, le directeur du PNUE.
L’enjeu n’est pas seulement la préservation de la biodiversité des océans, mais le sauvetage d’un pan entier de l’économie mondiale et de tous ceux qui en dépendent. L’ONU estime que le secteur de la pêche emploie 35 millions de personnes, et 120 millions en tenant compte des industries qui y sont reliées comme l’emballage, la congélation et le transport.
Il y aussi un enjeu sanitaire, car le poisson constitue la principale source de protéines animales pour un milliard de personnes pauvres dans le monde.
L’ONU estime qu’il faut troquer les grandes flottes de chalutiers contre un système de pêche plus artisanal et local. Une solution qui suppose de retirer 13 millions des 20 millions de bateaux de pêche actuellement en circulation, et reconvertir les 22 millions de pêcheurs qu’ils emploient à d’autres travaux.
Les « mauvaises subventions » versées par les états devraient être réorientées vers la création d’aires marines protégées, où le poisson pourrait se reproduire en toute sécurité
Le rapport du PNUE sur l’économie verte sera publié en vue du prochain sommet de la Terre, qui se tiendra au Brésil en 2012.
Le PNUE refuse de nommer les plus mauvais élèves en surpêche, mais le rapport final comportera des tableaux et des statistiques précises qui permettront de déterminer les régions où le problème est le plus criant. Les gouvernements japonais, espagnols et européens, les plus critiqués dans leur gestion de la pêche, se sont vues envoyés des extraits du rapport, ainsi que d’autres pays de premier plan dans l’industrie de la pêche.
Rapport très intéressant qui soulève le fait que seul les plus aisés pourront continuer de s’acheter du poisson. Or le poisson est une denrée alimentaire qui participe au bon fonctionnement de l’organisme, cela soulèverait alors un autre problème : seul les personnes qui peuvent s’acheter du poisson pourront avoir une alimentation équilibré qui participe à une bonne santé, les autres seront alors relégué au second plan.