Ici comme ailleurs, les changements démographiques et du mode de vie des populations nous amènent à se pencher sur la pérennité de nos régimes de retraite. Mais la crise financière que nous venons de traverser a rendu la situation encore plus difficile. D’une part, dans les pays où les régimes publics ou privés sont capitalisés, la crise financière a conduit à une détérioration majeure à leur solvabilité. Mais dans les autres pays, c’est la crise des finances publiques qui pose directement la question du coût des régimes publics de retraite.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dont les membres hors-Québec ont accès à un système de retraite identique à celui au Québec, à la différence qu’ils cotisent au pendant canadien de notre régime des rentes, le Régime de pensions du Canada (RPC), a récemment pris position sur ces enjeux. Participant à une table ronde sur les régimes de retraite, Paul Moist, président national du SCFP, a exigé que la réforme au système de retraite au Canada débouche sur une situation où un plus grand nombre de personnes puissent prendre leur retraite avec un revenu suffisant.
« Plus de 11 millions de travailleurs canadiens n’ont aucun régime de retraite d’employeur, a affirmé M. Moist. Et au-delà d’un million de personnes âgées vivent sous le seuil de la pauvreté établi par Statistique Canada. En l’absence de lois plus strictes pour protéger ces régimes de retraite, les gens se rendent compte que leur avenir n’est pas aussi sûr qu’ils le pensaient. Au Canada, nous avons l’habitude de prendre soin les uns des autres. Nous devons maintenir cette belle tradition et réformer notre système de revenu de retraite afin qu’un plus grand nombre de nos concitoyens puissent prendre leur retraite dans la dignité. »
Pour lui, la réforme doit passer par l’élargissement du RPC, par une hausse du Supplément de revenu garanti (SRG) et par l’adoption de lois plus strictes pour protéger les régimes de retraite au travail contre les faillites, les investissements à haut risque et la sous-capitalisation des employeurs.
« L’effondrement des marchés de l’année dernière a accentué ce que beaucoup d’entre nous savons depuis des années : les investissements privés individuels comme les REÉR n’assurent pas une sécurité suffisante à la retraite. Le RPC, qui exige des cotisations obligatoires, est une réussite démontrée. Hélas, les prestations actuelles du RPC sont insuffisantes. Mais en les doublant, nous pourrions améliorer la sécurité à la retraite des 93 % de travailleurs canadiens qui cotisent au régime. »
Pour en savoir plus sur les propositions du SCFP, on peut consulter leur document sur leur site.
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