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Le samedi 23 avril 2022

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Bilan partiel de la contraction de 2008-2009 au Canada

Selon l’Observateur économique canadien, même si la récession de 2008-2009 a été plus rapide à toucher le fond de l’activité économique, elle a été semblable à celles des cycles précédents. L’étude constate que les contractions plus fortes sur les marchés financiers, observées en 2008, se seraient par ailleurs moins reflétées dans l’économie réelle.

Les observateurs ont noté que si le rythme accéléré des cycles a été évident, tant sur les marchés financiers que dans l’économie réelle durant la contraction de 2008-2009, l’ampleur des baisses a été fort différente, soit plus forte sur les marchés financiers et plus contenue dans l’économie réelle. Ce serait le rôle joué par les prix, en particulier les prix des ressources – dont les produits pétroliers -, qui aurait permis de réconcilier les deux mondes économiques.

La forte baisse des prix des produits de base aurait, d’une certaine manière, amortie le choc économique mondial de l’économie spéculative puisqu’elle été le principal facteur à l’origine de la diminution des stocks et du taux de change au Canada. Le repli record de 7,6 % du PIB nominal, s’est principalement exprimé par une baisse de 4,2 % des prix, tandis que la diminution du volume de production, donc de l’emploi, a été relativement plus faible.

Si la contraction initiale de la production et de l’emploi a été rapide à se manifester, les pertes globales n’ont pas dépassé les pertes des récessions précédentes. Jusqu’ici, l’emploi a reculé de 2,3 % au cours de la présente récession, comparativement à 3,4 % en 1990-1992 et à 5,4 % en 1981-1982. Le PIB réel trimestriel a chuté de 3,4 % en 2008-2009, par rapport à 3,4 % en 1990-1991 et à 4,9 % en 1981-1982. Selon ce compte, les contractions plus fortes sur les marchés financiers observées en 2008 ne se sont pas reflétées dans l’économie réelle. Même si la récession de 2008-2009 a atteint son pire moment plus rapidement, l’ampleur de la baisse a été similaire à celles des cycles précédents ou moins prononcée que celle de ces dernières.

Lorsque l’on compare le Canada avec notre voisin au sud de la frontière, les variations de prix ont constitué la principale différence entre les deux pays. Aux États-Unis, la contraction de 3,8 % du PIB réel jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2009 était légèrement supérieure à celle des deux récessions précédentes. Mais le PIB nominal des États-Unis a reculé de seulement 2,4 % au cours de la dernière récession, ce qui laisse entendre que les prix ont plutôt crû de 1,5 %, un contraste frappant avec la baisse record des prix au Canada.

Ainsi, la récession du PIB en 2008-2009 a été davantage attribuable aux prix qu’au volume au Canada, mais davantage imputable au volume qu’aux prix aux États-Unis. Le volume de production étant plus étroitement lié à l’emploi, on comprend ainsi pourquoi les pertes d’emplois ont été plus importantes aux États-Unis qu’au Canada. Heureusement pour nous, les variations de prix sont plus faciles à inverser que les variations de la production.

En résumé, le repli économique amorcé en 2008 a été particulièrement remarquable quant à la rapidité à laquelle il a surgi et à sa gravité, lesquelles se sont plus particulièrement manifestées sur le marché financier et sur le marché des produits de base en août 2008. Les fortes baisses observées à la fin de 2008 sur le marché boursier ainsi que sur ceux des produits de base et des changes ont été plus prononcées que celles notées au cours des trois cycles précédents (en 1981-1982, au début des années 1990 et en 2001). De plus, la plupart de ces baisses sont survenues au cours de deux ou trois mois à la fin de 2008, soit un rythme bien plus rapide que ceux des replis économiques précédents.

Dans un autre ordre d’idées, on peut dire que cette récession, en particulier au Canada qui possède les caractéristiques d’une « monarchie pétrolière », est le signe d’une économie en mutation, où la vieille économie – fondée sur l’énergie à bon marché – s’épuise dans ses derniers soubresauts. C’est essentiellement elle qui a été frappée au Canada : l’Ontario et l’Alberta L’improductivité sociale et environnementale de cette économie agonisante augmente les risques systémiques et, à moins que les États et les acteurs sociaux ne s’engagent fermement dans un nouveau modèle de développement, le nouveau cycle de croissance devrait être de courte durée puisque les coûts de la mutation sont de plus en plus croissants.

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