Des spécialistes continuent à se questionner sur la durabilité du plan de sauvetage de la Grèce par un effort conjoint de l’Union européenne et du FMI. Selon Jacob Funk Kirkegaard, du Peterson Institute EconoMonitor, la situation fiscale de la Grèce est insoutenable et exige une restructuration importante pour en diminuer le fardeau d’ici 2012.
Il appui son argument sur des rapports du FMI qui s’alarment des risques élevés du refinancement de court terme et de long terme de la dette publique grecque, à des taux assez bas pour permettre la réalisation de l’objectif d’un surplus primaire de 1 % en 2012. Avec une dette publique de 145 % du PIB cette année là, Kirkegaard estime que la tâche est impossible. Selon lui, sur les six scénarios possibles de diminution du fardeau de la dette grecque, le seul réalisable est la défaillance.
La dette de la Grèce est détenue à 80 % par les étrangers, dont les banques françaises et allemandes et les investisseurs institutionnels. À cet égard, les engagements récents de plus de 1 000 milliards de $ des pays de l’Union européenne et du FMI, combinés avec les actions de la Banque centrale européenne, faciliterait la réalisation d’un tel scénario.
La défaillance de la Grèce implique par contre que ce pays connaîtrait pendant une période de temps (entre 5 à 10 ans), un accès pour le moins difficile aux marchés financiers. D’où l’importance de procéder à une restructuration significative de la dette, qui éliminerait le besoin d’un nouvel appel au marché pendant cette période. On parle donc d’une réduction de 50 à 70 % du fardeau de la dette. Selon Kirkegaard, ce sont essentiellement les créditeurs publics (FMI et les pays de l’Eurozone) qui assumeraient le rôle de négociation de la restructuration au nom des créditeurs privés de leur territoire respectif. Selon lui, il y aurait suffisamment de zone de confort pour une restructuration qui permettrait à la Grèce de renouer avec une croissance de long terme sans pour autant risquer de conduire les banques européennes en crise, quitte à ce que ces dernières acceptent de donner moins de primes de toutes sortes à leurs dirigeants pendant quelque temps.
C’est avant 2012, lorsque la Grèce fera face à des échéances impossibles à assumer, que le scénario de défaillance serait le plus probable. Possiblement dans un peu plus de douze mois. Après deux dures années d’austérité, la population n’aurait pas, alors, à subir un tour de vis supplémentaire qui serait autrement nécessaire pour payer ses créditeurs étrangers.
Ce genre de raisonnement alimente, à coup sûr, la spéculation. Mais il reste le plus réaliste. Le cas de la Grèce est limite et, contrairement à Alain Lipietz qui propose un illusoire scénario de solidarité européenne, la capacité du gouvernement socialiste de Papandréou de reprendre la situation en main passe nécessairement par la diminution du fardeau global. C’est dans cette perspective qu’il pourra alors proposer au peuple grec un régime fiscal progressif, et effectif, qui permettra de récupérer chez les plus riches les généreux cadeaux fiscaux qui leur ont été octroyés sous la droite.
1. « La défaillance de la Grèce implique par contre que ce pays connaîtrait pendant une période de temps (entre 5 à 10 ans), un accès pour le moins difficile aux marchés financiers. D’où l’importance de procéder à une restructuration significative de la dette, qui éliminerait le besoin d’un nouvel appel au marché pendant cette période. »
Je crains que ce raisonnement ne soit fondé sur l’idée que, la dette répudiée, le budget de la Grece serait tout de suite en équilibre, ce qui est malheureusement loin d’être les cas (sauf à exercer une saignée encore plus terrible sur le peuple grec). La Grece devait alors emprunter à un taux usuraire (avec un spread à deux chiffres !!)
2. « On parle donc d’une réduction de 50 à 70 % du fardeau de la dette. Selon Kirkegaard, ce sont essentiellement les créditeurs publics (FMI et les pays de l’Eurozone) qui assumeraient le rôle de négociation de la restructuration au nom des créditeurs privés de leur territoire respectif. »
C’est exactement ce que je propose, sauf qu’ils s’adressent aux autorités de l’Eurozone, qui a pris la dette grecque en pension et pas directement à Papandréou : c’est l’Eurozone (plutot que le FMI) qui mutualise (« communautarise ») la dette grecque, la renégocie, et donc paie une dette rééchelonnée, et pendant ce temps assure la nouveau prêts dont la Grece à besoin avec un spread minime.
Dit autrement : le taux de dévalorisation de la dette échue Karamanlis ne doit pas devenir le spread sur les emprunts futurs de Papandréou (ce qui sera automatiquemnt l’attitude des banques en cas de défaut direct de la Grece).
M. Lipietz
Merci de ces précisions pour les lecteurs d’OikosBlogue.
Face au chantage de l’empire financier :
Crise des « subprimes », crise bancaire, accélération de la destruction de l’agriculture, de l’industrie et des emplois. Puis aujourd’hui crise de l’euro, crise de la dette publique des États, destruction du service public, chantage sur les retraites. Sans oublier les divers plans injustes pour sauver les banques !
Nous devons nous organiser et nous mobiliser massivement pour demander à faire la lumière sur la crise financière en convoquant immédiatement une commission d’enquête parlementaire !
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David CABAS
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@ David Cabas
« Faire la lumière sur la crise financière en convoquant immédiatement une commission d’enquête parlementaire ! »
Vous m’avez fait peur. Ou, peut-être, me décevez-vous.
Car après votre énumération de tout ce qui ne va pas, demander la création d’un commission parlementaire !
J’aurais pensé que vous proposeriez, au moins, de faire la Révolution !
Les Grecs qui ont élu Papandreou doivent payer les erreurs des Grecs qui ont élu Karamenlis. C’est triste et injuste pour ceux qui avaient voté contre Karamenlis. Mais c’est comme ça.
Notre dette, à nous Français, augemente aussi grâce au bouclier fiscal de Sarkozy. Et le gouvernement qui succèdera à Sarkozy ne pourra pas décidé de ne pas honorer la partie de la dette correspondant aux cadeaux du bouclier fiscal.
C’est comme ça.
Ou alors, c’est la Roumanie de Ceauşescu.