Comment transformer la lutte contre les changements climatiques en opportunités de relance de l’emploi et de développement durable : ce défi doit être au centre des débats que l’OCDE mène sur l’économie du changement climatique. La création d’emplois écologiques ou « emplois verts » peut être l’une des solutions aux problèmes économiques posés par les changements climatiques.
C’est en ces termes que la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) lance un appel aux dirigeants du monde développé afin de favoriser la mise en place de mécanismes de consultation et d’action conjointe avec les partenaires sociaux en ce qui concerne les stratégies nationales de lutte aux changements climatiques. Mais pour les dirigeants syndicaux, cette lutte aux changements climatiques doivent également permettre d’assurer le transfert systématique de ressources et de technologies vers les pays en développement, afin de maximiser l’efficacité de la lutte tout en donnant à ces pays des moyens supplémentaires d’action.
L’organisation syndicale en profite pour appeler à une nouvelle gouvernance mondiale en demandant à l’OCDE de démontrer sa pertinence aux sociétés qui sont confrontées aux enjeux de la mondialisation. Selon le TUAC, les décisions prises par l’OCDE, en 2007, d’augmenter le nombre de ses membres et d’intensifier le dialogue avec les principaux pays émergents posent de nombreuses questions concernant la mission future de l’Organisation et son efficacité. Le moment serait en particulier venu de réactualiser le Protocole d’accord avec l’Organisation internationale du travail, concernant des travaux conjoints sur les droits des travailleurs, le travail décent, les migrations, la suppression des discriminations, le développement des emplois « verts », la responsabilité des entreprises ainsi que le respect des droits fondamentaux du travail dans les pays adhérents.
Le TUAC demande aux dirigeants de l’OCDE de mettre à profit leurs discussions en vue de :
• prendre des mesures gouvernementales coordonnées afin de réduire au minimum le risque d’augmentation du chômage et de soutenir le travail décent ;
• veiller à ce que les marchés financiers et notamment les fonds d’investissement et les fonds souverains soient réglementés de manière efficace ; à ce que les régimes fiscaux servent à redistribuer les coûts et les bénéfices de la mondialisation et à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité fiscale ;
• prendre des mesures permettant de remédier à l’accroissement des inégalités et favorisant en particulier la réalisation d’audits d’équité dans tous les domaines d’action des pouvoirs publics ;
• poursuivre dans le prolongement des réunions du G8 en 2007 les travaux pour une dimension sociale de la mondialisation et pour que soit définie une approche plus efficace de la responsabilité des entreprises et de leur responsabilité sociale ;
• assurer une cohérence au niveau mondial dans la définition et la gestion des problèmes d’atténuation du changement climatique et dans la mise en place d’un programme d’action pour une transition juste favorisant les emplois écologiques ou « emplois verts »;
• prendre des mesures d’urgence pour que les pays de l’OCDE respectent leurs engagements en matière d’aide au développement en raison de la recrudescence de la faim et de la pauvreté déclenchée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ;
• permettre à l’élargissement de l’OCDE d’accroître, et non affaiblir, l’efficacité de l’Organisation. Il faut pour ce faire un suivi sur le respect des « valeurs fondamentales d’une démocratie pluraliste », le respect « des droits de l’homme et une économie de marché compétitive ».
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