Dans une lettre ouverte, Pierre Fournier, agronome-conseil et directeur-général du CETAQ (Club Environnemental et Technique Atocas Québec), examine les 7 grands défis de l’agriculture de demain.
Le premier de ces sept défis est d’ordre mondial. La population augmente de 100 millions d’habitants par année et les surfaces cultivables sont de plus en plus occupées par l’habitat de ces populations : résultat, les agriculteurs vont être obligés de produire davantage sur moins de terres cultivables. En 1971, on comptait 0,40 hectares de terre par personne; en 2025, on prévoit une portion de 0,20 hectares par personne. La Chine, qui ne possède que 0,09 hectares par personne, importe déjà une grande quantité d’engrais et de soya. L’exportation des produits agricoles québécois est donc à prendre en considération.
Au niveau local, Fournier plaide pour une cohabitation plus harmonieuse entre les agriculteurs et les résidants. En effet, les propriétaires-récoltants utilisent de plus en plus de grosses machineries, notamment pour l’épandage d’engrais et le transport de grains. Autant d’activités qui génèrent bruit et odeur irritants pour les populations environnantes. Une meilleure communication est fortement conseillée, afin d’informer la population de la durée des travaux agricoles causant ces incommodités. L’auteur cite en exemple le succès de l’entente entre certaines municipalités et les agriculteurs concernant l’épandage de lisier.
En termes de production agricole, il souligne également que les agriculteurs doivent s’adapter aux nouvelles techniques de production :
« De nos jours, l’informatique, les prises de données à distance, les logiciels s’occupant du «quand et comment irriguer», les capteurs de rendements, le GPS, l’infrarouge servant à détecter le bon du mauvais, l’apprentissage de deux à trois langues pour mieux développer sa mise en marché, etc., toutes ces pratiques font aujourd’hui partie du quotidien ».
Pierre Fournier recommande aussi d’encourager la relève québécoise en agriculture, par tous les moyens : mentorat, portes-ouvertes dans les fermes, soutient à la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), etc.
Concernant la vente des productions agricoles, la communication sur la qualité des produits québécois auprès des consommateurs doit être davantage mise en avant ; il faut vulgariser l’information sur l’agriculture biologique, et impliquer les médias dans la promotion de la qualité des produits locaux, nous dit l’auteur.
Il faut aussi informer ce même public des investissements et des efforts consentis en agriculture, notamment en termes de développement durable. « L’agriculture utilise aujourd’hui 50% moins d’énergie pour faire 1 kg de nourriture qu’il y a 30 ans », précise-t-il.
Enfin, la protection des ressources (eau, terre et air) demeure un des défis principaux pour maintenir la qualité des produis. L’analyse constante de la qualité de l’eau, le contrôle des pesticides, les systèmes d’irrigation « goutte à goutte » sont la voie de l’avenir pour conserver la qualité de « l’or bleu » québécois. Pour préserver la terre, la mise en place de haies «brise-vent », les bandes riveraines, l’utilisation des pesticides de façon raisonnée doivent être une préoccupation majeure pour les agriculteurs québécois.
L’agriculture occupe 485 000 personnes au Québec, soit environ 0,5 % de la population.
On peut lire la lettre au complet sur le site Forum17.
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