Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Des caisses de retraite poursuivent Goldman Sachs
Deux caisses de retraite étatsuniennes poursuivent la banque d’affaires Goldman Sachs en raison de son manque de vigilance dans la gestion de leurs actifs. Après l’enquête déclenchée par la SEC aux États-Unis, autour de la vente controversée des produits Abacus, ces caisses de retraite exigent des comptes. Les plaignantes sont Septa, une caisse du secteur du transport de la Pennsylvanie avec un actif de 640 millions $, et l’International Brotherhood of Electrical Workers Local 98 Pension Fund. Elles accusent les dirigeants de Goldman Sachs de négligence : « [The board] utterly failed to monitor its operations, allowing the firm to manage and conduct the Firm’s trading segment in a grossly unethical manner, subjecting Goldman to potential civil liability and severe reputational harm, […] engaging in increasingly risky practices in the name of profit and paying big bonuses to their employees, all at the expense of its shareholders, its clients, and the public taxpayers. »
En parallèle, le Louisiana Municipal Police Employees Retirement System (MPERS) a lui aussi engagé une poursuite contre la célèbre institution financière de Wall Street afin d’obtenir des compensations appropriées pour leur membres.
La banque suisse UBS veut détourner les regards des médias de ceux qui scrutent le rôle qu’elle joue dans l’évasion fiscale internationale. Son bras dans la gestion d’actif, UBS Global Asset Management, vient de lancer une action majeure dans la lutte contre les mines et les sous-munitions antipersonnelles. Sa nouvelle politique de placement pour ses clients de Suisse et du Luxembourg exclura 50 entreprises liées à la production de ces produits militaires. Ces produits font l’objet d’une campagne internationale (International Campaign to Ban Landmines) qui a débouché, récemment, sur le Traité d’interdiction des mines et sur la Convention sur les armes à sous-munitions.
Il faut préciser que la décision d’UBS n’est pas étrangère au fait que la Suisse a signé la convention et que le Parlement a approuvé une législation qui oblige les fonds de pension du pays à se défaire des actions d’entreprises liées à ces produits bannis. Par contre, les autres filiales de la banque suisse, plus actives sur le plan international, n’ont pas adopté cette politique d’exclusion, confirmant le fait que ce n’est que sous la contrainte que ces institutions financières irresponsables adoptent des pratiques responsables.
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