Chaque jour, de nouvelles informations nous parviennent concernant les dégâts immédiats sur la faune et la flore causés par l’écoulement de pétrole de la plateforme de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique. Mais les scientifiques savent actuellement très peu de choses sur les effets à long terme des hydrocarbures et autres métaux sur l’environnement marin.
Pour percer ce mystère, des chercheurs sont en train de recueillir et d’analyser trois différents types de mollusques vivant sur la côte : les huitres, les palourdes et les bigorneaux. Ces êtres vivants, qui renouvellent continuellement leurs coquilles, vont y incorporer les éléments nocifs présents dans leur environnement.
Les scientifiques poseront des sondes directement dans la coquille des crustacés afin de déterminer à quelle vitesse les composants nocifs contenus dans le pétrole se retrouvent dans leur carapace. Ils prélèveront également des tissus sur les animaux marins dans les quatre prochains mois pour mesurer l’évolution de leur teneur en hydrocarbure ou en métal. Les conclusions de l’étude auront un impact direct sur les politiques de conservation de la faune et sur la pêche commerciale des huîtres dans la région.
En étudiant ces mollusques, les scientifiques pourront mesurer les impacts de trois différents moyens de transmission organique des hydrocarbures : le plancton, les détritus marins et les algues, dont se nourrissent respectivement les huitres, les palourdes et les bigorneaux. Si les résultats montrent que le taux d’hydrocarbure est le même chez tous les crustacés, cela indiquerait qu’ils les ingurgitent directement par l’eau. Par contre, s’il y a des différences quant au taux de composants que renferme leur carapace, cela voudrait dire que la présence de contaminants varie en fonction de leur alimentation.
Les scientifiques ont pêché leurs premiers spécimens au début du mois de Mai, dans les régions de Grande-Île, en Louisiane et de Dauphine Island, en Alabama, avant que le pétrole n’atteigne ces régions. Ils fourniront des données de base pour l’étude. Pendant l’été, ils recueilleront des spécimens sur ces deux mêmes sites pour mesurer l’évolution de composants chimiques contenus dans les coquilles, au fur et à mesure que la marée noire se propagera dans la chaîne alimentaire.
En tant que premiers consommateurs de la chaîne alimentaire, les fruits de mer seront parmi les premiers animaux marins à accumuler des hydrocarbures et autres métaux nocifs. Si on sait que les résidus d’hydrocarbure peuvent disparaître avec le temps, les nuisances à long terme de métaux comme le vanadium ou le nickel sur la faune marine ne sont pas encore déterminées. De plus, certains hydrocarbures sont connus pour être cancérigènes, et ils pourraient causer un certain nombre de problèmes physiologiques pour les animaux qui en ingurgitent en grande quantité.
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