Hawai a le projet de transporter près de 400 mégawatts d’énergie, produite dans des fermes éoliennes sur les îles peu peuplées de Lanai et Molokai, jusqu’à l’île la plus populeuse, Oahu, via un câble de transmission sous-marin. Le projet permettrait à l’état hawaïen d’atteindre ses objectifs de production de 70% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Le plan comporte deux étapes : la construction de deux grandes fermes éoliennes sur plus de 12 000 acres, et la pose du câble sous-marin pour transporter toute l’énergie produite. L’une de peut aller sans l’autre.
Ce projet de câble sous-marin ne serait pas le premier aux États-Unis. L’île de Long Island, par exemple, dans l’État de New-York, délivre déjà 300 mégawatts d’électricité au Connecticut à travers le détroit de Long Island. Par contre, il s’agirait du premier câble de transmission sous-marin construit spécialement pour le transport d’énergie renouvelable.
Le projet hawaïen fait actuellement l’objet de différentes études, bien qu’il ne semble avoir « aucun obstacle sur le front environnemental après les évaluations préliminaires » assure Joshua Strickler, animateur des Programmes d’Énergie Renouvelable à l’Hawaii’s Clean Energy Initiative, dirigée par le Département des affaires, du développement économique et du tourisme d’Hawaii. On étudie maintenant l’impact de l’implantation de ces grandes fermes éoliennes sur les communautés qui vivent sur les îles de Lanai et Molokai.
Alors que les insulaires s’opposant au projet à l’érection d’éoliennes demeurent nombreux, la récente marée noire dans le Golfe du Mexique a quelque peu fait bouger les choses. Car en effet, Hawaii dépend du pétrole importé pour 90% de ses besoins en énergie.
« The spill raised a lot of concerns for us statewide. It has made people more willing to listen. Would you rather look at an oil spill or a wind farm? » dit Josuha Strickler.
Toutefois, il n’y a pas uniquement les préoccupations des habitants de Lanai et Molokai qui pourraient faire vaciller le projet, mais aussi son financement. Le câble, à lui seul, coûterait environ 1 milliard de dollars. Strickler affirme que les différents scénarios économiques mis en avant prouvent que l’investissement initial présentera des bénéfices à long terme pour les contribuables. Le département d’état étudie actuellement le schéma financier pour voir si le projet « a un sens» économiquement parlant. L’exportation de cette énergie éolienne va impliquer également que soient remis aux normes le réseau de transport électrique de l’île d’Oahu.
Ce projet en est un parmi d’autres étudié par l’état hawaïen pour atteindre ses objectifs en termes d’énergies renouvelables. Le captage de l’énergie des vagues est également à l’étude, mais cette technologie reste encore peu développée à l’échelle mondiale. La ville d’Honolulu travaille aussi à l’installation d’un système de climatisation à l’eau de mer pour son agglomération, de façon à réduire la consommation d’électricité de 77 millions de kilowattheures par année. Un projet de site qui cumulerait énergie solaire et thermique sur l’île de Kauai, est également envisagé. Enfin, un site éolien sur l’île d’Oahu, la plus densément peuplée, pourrait fournir 30 mégawatts d’énergie verte.
Mais selon John Strickler, seule la construction des fermes éoliennes et du câble sous-marin permettrait à l’état d’Hawaii d’atteindre l’objectif de 70% d’énergie renouvelable. Il demeure optimiste et estime que le département rendra sa décision sur la phase initiale du projet dans les six prochains mois : « We can build this », conclut-il.
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