Les ventes des manufacturiers canadiens ont diminué de 0,1 % en avril, pour se chiffrer à 41,0 milliards de dollars. Après avoir diminué de 18,7 % du début de la récession (4e trimestre de 2008) jusqu’au mois de janvier, l’activité des manufacturiers canadiens s’est stabilisé par la suite. La faible diminution du mois d’avril cache cependant une situation qui reste préoccupante : lorsqu’on exclut l’industrie du matériel de transport, les ventes des fabricants canadiens ont plutôt diminué de 2,8 % en avril.

Selon Statistique Canada, la faiblesse dans la plupart des secteurs a été compensée par une hausse de 16,4 % dans l’industrie du matériel de transport, essentiellement grâce à l’industrie de l’aérospatiale qui a augmenté ses ventes de 714 millions de dollars en avril, après une baisse de 626 millions de dollars en mars. Dans les faits, c’est 16 des 21 industries manufacturières qui ont fait face à une diminution de leurs activités.

En avril, les ventes ont diminué dans sept des dix provinces. Les provinces de l’Atlantique ont enregistré une baisse des ventes de 7,9 %. Les ventes en Ontario ont reculé de 0,6 % en dépit de certaines augmentations de l’industrie des véhicules automobiles. Les ventes de métaux de première transformation ont diminué de 15,3 % dans la province en raison de plusieurs fermetures d’usines et de ralentissements de production. Ce qui est le plus important, c’est de constater que les ventes au Québec se sont redressées de 4,7 %, compensant en grande partie la baisse de 6,7 % enregistrée en mars. Un gain de 60,4 % dans l’industrie du matériel de transport (principalement l’aérospatial) a cependant été atténué par une diminution de 20,9 % des ventes des fabricants de machines au cours du mois d’avril.

La stratégie industrielle qui a permis de développer l’aérospatial au Québec donne maintenant ses dividendes. Les politiques industrielles des États sont des interventions qui se mesurent sur le long terme, car elles exigent de créer des avantages comparatifs qui doivent durer dans le temps. C’est la raison pour laquelle nous devons investir aujourd’hui même pour consolider et amplifier nos avantages dans les équipements en transport collectif.