Plus de deux ans après la publication du rapport de la Commission Pronovost sur l’avenir de l’agriculture au Québec, c’est à l’automne que le ministre de l’agriculture, Claude Béchard, présentera la première politique agricole du Québec. Un dévoilement très attendu, puisque ce ne sont pas moins de 700 000 $ d’aide publique qui devraient être administrés.
À quelques mois de sa présentation, Équiterre, Nature Québec et Options Consommateurs demandent au gouvernement que cette politique profite à l’agriculture locale. Pour ces trois ONG, la première politique agricole du Québec doit encourager le développement de l’offre et l’accessibilité aux aliments locaux, tout en soutenant la relève agricole.
« Nous avons besoin d’une politique agricole ambitieuse et novatrice, qui mette définitivement derrière nous les stratégies inefficaces et coûteuses du passé. Le Québec est l’État qui soutient le plus son agriculture en Amérique du Nord, il est primordial que cette aide soit orientée vers la production d’aliments à l’empreinte écologique la plus faible », explique Christian Simard, Directeur général de Nature Québec.
Selon Michel Arnold, d’Options Consommateurs, la situation québécoise est paradoxale car les ménages souhaitent s’approvisionner davantage en produits locaux, alors qu’ils ont de la difficulté à trouver de tels aliments et que la très grande majorité des agriculteurs peinent à vivre de leurs récoltes.
Pour les trois associations, le problème est que le système actuel soutient plutôt les hauts niveaux de production et encourage l’exportation. Selon elles, les programmes de soutien à l’agriculture doivent évoluer, en favorisant la diversification et la mise en marché local.
Les ONG souhaitent aussi que la nouvelle politique agricole puisse rendre les aliments locaux plus accessibles à la population, que ce soit dans les grandes chaînes alimentaires mais aussi par l’entremise de marchés de solidarité. Selon un sondage Léger Marketing réalisé pour le compte d’Équiterre, 49% des québécois souhaitent qu’il y ait un meilleur étiquetage en épicerie pour mieux repérer les produits locaux.
Autre recommandation des trois organismes : encourager de meilleures pratiques agricoles par un soutien financier éco conditionnel, c’est-à-dire versé seulement lorsque la protection de l’environnement est respectée. Car, même si le principe est aujourd’hui reconnu au Québec, son application est encore trop peu satisfaisante et encadrée. On suggère également que des compensations soient versées aux agriculteurs qui fournissent des services écologiques, comme la protection de la qualité de l’eau et des rives, la séquestration de carbone et l’atténuation des inondations.
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