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Le samedi 23 avril 2022

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Crise financière : le choix islandais

L’Islande a probablement été, toute proportion gardée, le pays le plus durement frappe par cette crise provoquée par les bandits de la finance. Le gouvernement libéral en place, à l’époque de la spirale spéculative, avait laissé faire les banquiers nationaux et étrangers, essayant d’en saisir au passage quelques dividendes en revenu de taxation. Lorsque la bulle a éclaté, le pays est passé à deux doigts de l’effondrement total.

L’Islande illustre très bien l’avant et l’après crise, probablement en raison de sa population relativement petite et homogène, qui a permis d’amplifier et d’accélérer les évènements. Comme le relate Paul Krugman dans un texte récent, il n’est pas tout à fait étonnant de constater que ce pays, qui a été l’un des plus touché, est en train de s’en tirer avec le moins de dégâts.

L’avant-crise

Dirigé par une droite acquise à l’idéologie ultralibérale, le pays est carrément pris en otage par un secteur financier dominé par un oligopole de financiers spéculateurs. Dans la foulée d’une entente de libéralisation avec l’Union européenne et la privatisation de toutes les institutions financières, ces dernières développent une industrie financière hypertrophiée qui, sans que le gouvernement s’en préoccupe, endette les Islandais de façon insoutenable. En 2008, la dette étrangère de l’Islande équivalait à 8 fois le PIB du pays !

Pendant cette mainmise de l’industrie financière sur la richesse du pays, le coefficient de Gini, qui mesure le degré d’inégalité d’un pays, a augmenté de 70 %, passant de 0.26 en 1994 à 0.44 en 2007, au sommet de la bulle. Comme c’est toujours le cas dans ces périodes caractérisées par une libéralisation extrême des marchés, la distribution des revenus devient de plus en plus inégalitaire au profit d’une petite minorité de grandes fortunes. C’est ce qui est arrivé à l’Islande, où le décile des revenus les plus élevés a accaparé la presque totalité de la croissance des revenus.

L’après-crise

Retour au pouvoir de la gauche. Plutôt que de se lancer dans une sévère politique d’austérité pour « réhabiliter » le pays aux yeux des agences de notation, le gouvernement islandais a restructuré la dette étrangère, nationalisé les banques et imposé un contrôle des mouvements de capitaux. Par contre, la devise du pays a été massivement dévaluée, de près de moitié. Aujourd’hui la récession est techniquement terminée en Islande et on assiste à une timide relance de l’économie.

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