Le fromage Migneron, la bière Dominus Vobiscum, l’agneau et le veau de Charlevoix, ou encore le porc biologique et le canard de la Ferme basque sont des produits du terroir de plus en plus connus des consommateurs québécois. Il existe une quarantaine de petites entreprises dans cette niche de produits, qui emploient 325 personnes pour une masse salariale de 7,4 millions de dollars.
Et si l’on compte toutes les petites entreprises agroalimentaires, on s’aperçoit que cette filière représente pour la région de Charlevoix, une industrie majeure de 42 millions de dollars.
Le président de l’Union des Producteurs Agricoles (UPA), Jean-Raphaël Bouchard, qui est aussi éleveur de bœuf Angus transformé à la ferme, le confirme :
« L’avenir de l’agriculture dans Charlevoix passe par la production de créneau. Trente-cinq pour cent des producteurs [sur une centaine] sont dans un secteur. Il y a 20 ans, les gens qui voulaient faire différemment étaient des extraterrestres. Les établissements financiers ne prêtaient que pour la production de masse. Il a fallu s’adapter, et vite ».
Une réussite qui peut s’expliquer par l’innovation dont les producteurs ont su faire preuve, notamment « en accolant la vocation agrotouristique à celle de l’agroalimentaire », affirme Maurice Dufour, fondateur de la maison d’affinage du même nom.
Le circuit agrotouristique de la Route des Saveurs, fondé à la fin des années 90, compte aujourd’hui une vingtaine de producteurs et transformateurs, ainsi qu’une vingtaine de restaurateurs. Fort de son succès, le concept a depuis été repris par d’autres régions.
Il faut aussi préciser que le tiers des produis de ces petits producteurs est exporté hors du Québec, notamment en Ontario, où Tourisme Charlevoix fait la promotion de de ses produits typiques du terroir québécois.
Un marché de niche, donc, qui a su développer des produits de qualité, au goût particulier, et forcément moins dépendant des facteurs économiques externes. Des discussions pour la création d’un sceau ou d’un label Charlevoix seraient d’ailleurs actuellement en cours.
Discussion
Pas de commentaire pour “La filière agroalimentaire de Charlevoix : une niche de 42 millions de dollars”