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Le samedi 23 avril 2022

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Libre échange Canada-Colombie : du commerce à quel prix ?

manif-droits-humainsLe regroupement SOS-Colombie a fait une pierre deux coups la semaine dernière en dénonçant la présence à Montréal du président Colombien, Alvaro Uribe, et le projet d’accord commercial du Canada avec ce pays d’Amérique du Sud.

Des manifestants ont profité de la présence du président colombien au 5e Forum économique international des Amériques, pour s’opposer à la ratification de l’Accord de libre-échange Canada-Colombie. L’organisateur de la manifestation, SOS-Colombie, regroupe une dizaine d’organisations telles que Développement et Paix, la Ligue des droits et libertés, Alternatives et des centrales syndicales. Ils estiment que le Canada va se faire le «complice» des exactions commises dans ce pays en ratifiant ce traité.

Devant les protestations des partis d’opposition, le gouvernement de Stephen Harper a mis sur la glace ce printemps le projet de loi C-23 portant sur l’accord de libre-échange Canada – Colombie. Mais le nouveau chef du PLC, Michael Ignatieff, semble beaucoup moins insensible à la volonté du milieu des affaires à tirer partie du développement de ce pays, en faisant fi du respect des droits humains fondamentaux.

« Ratifier un accord commercial avec un régime meurtrier ce n’est pas la façon de faire valoir la primauté des droits et la démocratie dans les Amériques. C’est renier les valeurs et les principes auxquels nous sommes tous si fièrement attachés », rappellent les représentants de SOS-Colombie.

Le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, Guy Ryder, qui participait à la Conférence internationale de Montréal, a profité de l’occasion pour faire le point sur le respect des droits des travailleurs en Colombie, notamment sur l’assassinat de syndicalistes. À ses côtés se trouvaient le président de la FTQ Michel Arsenault, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, ainsi que le secrétaire trésorier du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, venus défendre la même cause.

Selon M. Ryder, en 2008, 49 syndicalistes ont été assassinés en Colombie. Pourtant, seulement 1,2 % des travailleurs colombiens voient leurs droits protégés par une convention collective. Négocier avec ce pays une entente visant à développer les relations commerciales c’est légitimer un régime qui nie le respect des droits fondamentaux de ses citoyens, dont les grandes conventions internationales sur le travail sont des parties intégrantes.

Récemment, le gouvernement de M. Uribe s’est fait dénoncer par l’opposition colombienne pour avoir essayé d’intégrer les anciens membres des forces paramilitaires d’extrême-droite. Selon Cesar Gaviria, chef du Parti Libéral de Colombie, « He was referring to article four, which allows paramilitary chiefs to run for popularly elected posts, to enter into contracts with the state, and to become public employees. They are trying to turn what was knocked down by the Constitutional Court and the Justice and Peace Law into something that is consecrated by the constitution ».
Plusieurs personnalités dans l’entourage du président Uribe ont déjà été accusées, ou ont des liens étroits avec des paramilitaires accusés d’assassinats.

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