À l’occasion de la rencontre estivale annuelle du Conseil de la fédération, la semaine dernière, 32 organismes en ont profité pour exiger plus de transparence et de consultation de la population concernant les négociations d’un accord de libre-échange Canada-Union européenne. Rassemblés au sein du Réseau pour le commerce juste, ces 32 organismes du Québec et du Canada, dont ATTAC-Québec, ont fait parvenir une lettre à tous les premiers ministres demandant qu’ils recherchent et obtiennent l’appui informé de la population avant d’aller plus loin dans ces négociations.
« Nous croyons savoir que les provinces et les territoires ont déjà présenté leurs premières offres relatives à l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG) au gouvernement fédéral, et que l’accord en question est à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil de la fédération à Winnipeg », trouve-t-on écrit dans cette lettre envoyée aux médias.
Ils poursuivent en exhortant les gouvernements provinciaux « de consulter largement et publiquement » leur population en ce qui a trait à ces offres. « Il est fondamental en démocratie que les membres intéressés du public puissent poser des questions, exprimer leurs préoccupations et influencer la position de votre gouvernement concernant l’AÉCG. »
Le Réseau pour le commerce juste s’est formé en février dernier dans le but de soulever un débat national concernant les effets potentiels de cet accord sur les services publics, les marchés publics, la culture, les emplois, l’environnement, les droits des Autochtones, la souveraineté alimentaire, entre autres choses.
« Les négociations de l’AÉCG avec l’Union européenne dépassent largement les enjeux commerciaux. (…) En outre, des questions sérieuses ont été soulevées dans les médias et dans les études du projet d’accord commercial entre le Canada et l’Union européenne quant à savoir si les gains projetés ont été exagérés, auquel cas il pourrait très bien signifier plus de pertes que de gains potentiels pour les provinces et les territoires. La meilleure façon de s’en assurer est d’avoir une discussion publique ouverte, inclusive et exhaustive concernant l’AÉCG », précise-t-on.
Les conséquences attendues de ce projet nous semblent beaucoup plus importantes que pour les accords précédents, comme celui de l’ALENA. Il nous apparaît pouvoir mettre en danger plusieurs institutions essentielles du modèle québécois. C’est pourquoi les Éditions Vie Économique ont décidé de donner une plus large couverte des enjeux qu’implique ce projet d’accord. OikosBlogue va régulièrement publier des textes d’actualités et d’information sur ce thème. Par ailleurs, il fera l’objet d’un dossier dans un prochain numéro de la Revue vie économique, dossier qui sera dirigé par Claude Vaillancourt, Benoît Lévesque et Gilles Bourque.
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