L’auteur invité est Claude Vaillancourt, coprésident d’ATTAC-Québec
L’année 2010-2011 d’ATTAC-Québec sera particulièrement marquée par la lutte contre l’important accord commercial en cours de négociation entre le Canada et l’Union européenne. La dénomination de cet accord, Accord Économique et Commercial Global (AÉCG), montre sa grande ambition : il s’agit d’un accord «global», qui vise plus haut que les autres accords négociés par notre pays. Par exemple, les provinces participent pour une première fois directement aux négociations. C’est qu’elles s’occupent de secteurs qui pourraient s’ouvrir à l’entreprise privée européenne : santé, électricité, assurances (automobile par exemple), éducation, etc., dans le cas du Québec.
Outre une menace pour nos services publics, l’accord risque de contenir plusieurs autres aspects inquiétants, notamment un chapitre sur l’investissement permettant aux compagnies de poursuivre les gouvernements en raison de règlements qui les empêchent de réaliser des profits (comme dans le chapitre 11 de l’ALÉNA) et l’impossibilité grandissante pour les provinces et les municipalités de se servir des marchés publics pour le développement local.
La prochaine ronde de négociations aura lieu en octobre prochain, en vue d’une conclusion de l’entente en 2011. Il nous faut donc agir le plus rapidement et le plus efficacement possible pour contrer cet accord dont les effets seront majeurs sur l’avenir du Québec, du Canada et de l’Europe.
Depuis le début des négociations, ATTAC-Québec cherche à sensibiliser l’opinion publique aux dangers de cet accord. Dans la mesure de nos moyens, nous avons réussi à développer des liens importants avec des militants au Québec, au Canada anglais et en Europe. L’article qui suit fait un compte rendu de nos actions et de nos avancées aux cours de l’été. Mais le travail à accomplir est encore considérable.
Parmi les obstacles devant nous : un manque d’information dans les médias, en Europe encore plus qu’ici; dans les pays européens, la question n’a pas encore été abordée publiquement. Mais surtout, une totale absence de transparence dans les négociations. L’ébauche du projet, rendue publique en avril grâce à une fuite, et les rares rencontres avec les négociateurs nous indiquent, hélas, que nos craintes sont en voie de se justifier. Difficile toutefois d’en savoir davantage.
Il faudra que s’organise une importante mobilisation contre l’AÉCG, conçu comme ses semblables pour les intérêts des grandes entreprises transnationales, et contre le bien commun et le bien public. ATTAC-Québec ne peut pas, bien sûr, réaliser seule une tâche aussi considérable. Mais les conséquences énormes de cet accord, ses implications sur des aspects aussi vitaux que les services publics, le droit des États de réglementer dans l’intérêt public et la démocratie, même, nous font espérer des réactions suffisamment fortes pour bloquer l’entente.
ATTAC-Québec restera au front! Nous comptons sur votre soutien dans cette lutte : en restant informés — notre site Web restera à jour sur le sujet. Et en vous mobilisant lorsque des actions seront entreprises.
Vous voulez mieux comprendre les implications de l’AECG ? Voici une bande dessinée claire, amusante et pédagogique à ce sujet. Les 10 principales raisons pour lesquelles l’AECG est une mauvaise chose pour le Québec et le Canada
On trouve le texte au complet dans le Bulletin de septembre d’ATTAC-Québec
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