En prévision des élections de mi-mandat, pour lesquelles tout semble indiquer que les Démocrates devraient perdre leur majorité au Congrès, le président Obama monte enfin à la barricade pour affronter les « hordes barbares » qui semblent vouloir tout balayer sur leur passage. Il a présenté au début du mois un programme sur trois axes pour redonner de la vigueur à une économie qui, autrement, risque de retomber en récession.
Le premier axe repose sur un programme de dépenses de 50 milliards $ dans les infrastructures, dont les autoroutes, les aéroports et le système ferroviaire. Le deuxième axe consiste à prolonger et étendre un programme de crédit d’impôt à la R&D pour les PME, qui permettra d’exonérer les investissements en R&D ainsi qu’en nouveaux équipements technologiques. Enfin le troisième et dernier axe est de ne pas renouveler les mesures de baisse d’impôt, passées sous l’ère du président Bush, qui venaient à échéance en décembre 2010, pour les personnes avec un revenu de plus de 200 000 $ ou pour les couples avec des revenus de plus de 250 000 $.
Trop peu, trop tard, dirait probablement Paul Krugman, qui depuis longtemps réclame un plan de relance plus interventionniste. La plupart des économistes avaient critiqué le premier plan de relance de l’administration Obama, qui donnait une part trop belle aux baisses d’impôts, baisses qui ont plutôt servi à rembourser les dettes des ménages. Le cas du Québec est, à cet égard, un excellent contre-exemple. Même s’il est d’abord dû au traumatisme de l’effondrement du viaduc de la Concorde et à l’opportunisme d’un gouvernement minoritaire, le méga-programme d’investissement dans les infrastructures du gouvernement du Québec explique l’excellente tenue de l’économie québécoise pendant la Grande Récession.
Alors que l’administration Obama avait la majorité absolue des 60 voix au Sénat, qui lui permettait de passer outre aux stratégies d’obstruction des Républicains – avant de la perdre avec le décès du sénateur Kennedy -, il n’a pas eu la volonté politique de prendre les mesures qu’il fallait. Maints électeurs ne lui pardonneront pas cette erreur monumentale et n’iront pas voter dans quelques semaines.
En perdant le contrôle du Congrès, il y a fort à parier que ces élections de mi-mandat donneront aux extrémistes de la droite une nouvelle légitimité et que c’est plutôt leur programme qui va être mis en œuvre pendant les deux prochaines années de l’administration Obama : extension de la baisse d’impôt des plus riches – un comité indépendant à calculé que cette baisse représente un coût de 700 milliards $ sur 10 ans -, la fin du programme de relance et des coupures dans les programmes fédéraux.
Résultats : un risque accru de rechute de l’activité économique, un bilan encore plus désastreux de l’ « ère Obama »… et, en réaction, l’élection de Sarah Palin à la présidence ! Vraiment un scénario de film catastrophe !
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