Au terme des deux jours de cette conférence, on peut maintenant évaluer ses résultats.
Les objectifs de la Conférence internationale visaient à répondre aux questions suivantes :
1. Quels sont les modèles économiques et sociaux les mieux à même de répondre aux enjeux collectifs d’aujourd’hui? Comment évoluent les coopératives et les mutuelles dans ces nouvelles dynamiques?
2. Quelles contributions le mouvement coopératif et mutualiste peut-il apporter au développement durable et solidaire des territoires et de la société ?
3. Quel arrimage le mouvement coopératif et mutualiste peut-il réaliser avec d’autres acteurs de la société de demain, partenaires institutionnels et mouvements sociaux?
Au cours de ces deux jours, plusieurs éléments ont été avancés par les spécialistes et participants, permettant ainsi d’identifier des pistes d’actions pour cheminer vers un projet de société d’avenir en accord avec les valeurs du mouvement coopératif. Parmi ces éléments, ceux qui m’ont le plus intéressés sont ceux appelant à agir en convergence avec les autres mouvements sociaux, qu’ils soient anciens – le mouvement syndical par exemple – ou plus nouveaux – les mouvements de la finance ou de la consommation responsable.
Je désire souligner l’intervention de Gérald Larose, au matin du deuxième jour, qui faisait un parallèle entre le pourrissement de la situation politique actuelle et celle prévalant après l’échec du projet ultralibéral au milieu des années 1980 – les tristement célèbres rapports des sages. Il y avait alors un vide politique, qui fut comblée à l’époque par une mobilisation des mouvements sociaux autour du Forum pour l’emploi. Grâce à cette mobilisation, nous avons connu par la suite un début de renouvellement du modèle québécois avec des politiques (de l’emploi, du développement régional et de développement industriel) fondée sur la concertation et le partenariat.
C’est un peu dans le même sens que Michel Venne résumait ainsi les propos des rapporteurs : pour influencer l’avenir de la société, le mouvement coopératif doit pouvoir s’appuyer sur ses actifs (humains, sociaux et économiques) et s’approprier les enjeux actuels (démographie, développement durable, développement des régions) selon ses propres valeurs, pour jouer le rôle qui lui revient. Mais il ne peut le faire seul.
Dernier à intervenir avant la clôture, Jean-François Lisée a souligné, à sa manière, comment il fallait agir pour sortir d’un capitalisme trop dominant, nous proposant plusieurs gestes originaux. Mais, nous dit-il, peu importe les gestes, pour y arriver le mouvement coopératif doit d’abord reconnaître ses forces et être plus ambitieux. Selon M. Lisée, le mouvement n’est pas encore un interlocuteur reconnu, en tant qu’acteur social majeur. Mais une fenêtre d’opportunité exceptionnelle s’ouvre avec cette année 2012 où coïncidera, d’une part, une probable année électorale au Québec, et d’autre part l’année internationale de la coopération. Il faut commencer, dès aujourd’hui, à identifier quelques priorités d’un projet de société à promouvoir dans la population et auprès des partis politiques pendant cette année exceptionnelle.
Pour avoir un aperçu des débats qui ont animé ces journées de réflexion sur la coopération et la recherche d’un nouveau projet de société pour l’avenir, on peut consulter les bulletins quotidiens produits par les organisateurs de la conférence. On trouve ces bulletins sur le site web mediacoop.ca.
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