Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.

La population des États-Unis reconnaît les risques du réchauffement climatique

Selon un récent sondage réalisé dans quelques États de la côte est (Floride, Maine et Massachusetts), les Étatsuniens ont, dans leur vaste majorité, conscience des dangers que représentent les changements climatiques, contrairement à ce qu’on peut avoir comme impression si l’on se fie aux médias québécois. Ces derniers se limitent trop souvent à donner la parole aux négationnistes (Républicains, Tea Party et autres illuminés). Selon le sondage réalisé par le Woods Institute for the Environment at Stanford University dans les trois États mentionnés plus haut :
• La Terre fait face à un réchauffement climatique graduel depuis une centaine d’années (approuvé, dans l’ordre, par 81 %, 78 % et 84 % des personnes sondées dans ces trois États);
• Ce réchauffement est principalement dû à l’activité humaine (72 %, 76 % et 80 %);
• Le gouvernement des États-Unis devrait prendre des mesures pour limiter les émissions de GES (74 %, 77 % et 77 %);
• Un système de permis d’émission (cap-and-trade) devrait être mis en place afin de réduire les émissions de GES des grandes entreprises (68 %, 72 % et 77 %).

La chaleur croissante des océans accroît la force des ouragans

On s’en doutait ! Les ouragans sont des phénomènes naturels qui se forment justement à partir des écarts de température entre l’air et la mer. Les ouragans qui frappent la côte est des États-Unis et les Caraïbes proviennent de la côte ouest de l’Afrique. S’alimentant de la chaleur de l’Atlantique, ils sont de plus en plus nombreux à atteindre la force 4 (sur les cinq niveaux de l’échelle Saffir-Simpson). Il faut rappeler que l’ouragan Katrina avait frappé la côte de la Nouvelle-Orléans avec une force 3 (130 Km/h). Cette année, quatre ouragans majeurs qui se sont formés dans un intervalle de 20 jours ont atteint la force 4, ce qui représente un précédent. Heureusement ils n’ont pas frappé la côte avec cette force. Mais il reste encore une dizaine de semaines à cette saison pour l’année en cours.

La géo-ingénierie : le retour du Dr Folamour

De plus en plus de groupes d’influence – grandes entreprises, universitaires, groupes néoconservateurs – convergent vers l’idée d’agir sur la température terrestre de manière artificielle, comme le feraient des explosions volcaniques. Cette géo-ingénierie pourrait par exemple chercher à augmenter la capacité des océans à dissoudre le CO2 atmosphérique (quitte à le rendre acide), ou bloquer les rayons du soleil par injection de gaz dans la stratosphère (quitte à rendre le ciel jaune). Clive Hamilton, dénonce l’énormité de ces propositions, dénonçant les intérêts des « sociétés scientifiques, des entreprises capitalistes, ainsi que des groupes de réflexion conservateurs ». Pour lui, agir de cette façon reviendrait beaucoup moins cher aux industriels que de devoir réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Tenter de prendre le contrôle du climat plutôt que de modifier nos modes de vie est impensable.

« Recourir à la géo-ingénierie pour contrer le réchauffement climatique dû aux hommes est une tentative inconsciente d’une espèce de découpler le grand processus qui lie la composition de l’atmosphère et la température de la Terre… Au lieu de découpler la croissance de l’économie de celle des émissions de gaz carbonique, un lien vieux de seulement deux siècles, les ingénieurs du climat veulent découpler le réchauffement climatique de celui des émissions de gaz à effet de serre, un lien vieux comme l’origine du monde ».

Le réchauffement devrait frapper plus durement le centre du Canada

Selon le commissaire ontarien de l’environnement, les températures des provinces du centre du Canada devraient connaître des hausses plus rapides que d’autres régions. Dans son rapport annuel, le commissaire Gord Miller signale qu’au cours du dernier siècle la température moyenne de l’Ontario a augmenté de 1,2 C alors qu’elle augmentait de 0,75 C dans l’ensemble du monde. Un panel d’expert sur l’adaptation aux changements climatiques, mis sur pied par l’Ontario, lance d’ailleurs un sévère avertissement aux décideurs de la province en affirmant que l’écologie du sud de l’Ontario devrait connaître une transformation significative dès la fin de la décennie avec un déplacement important des zones climatiques. D’ici la fin du siècle, la zone climatique de Toronto devrait s’être déplacée de 500 kilomètres vers le nord ! Dans cette optique, de multiples espèces animales devraient disparaître.