L’auteur invité est Sequovia .
Le groupe de recherche américain en environnement Global Footprint Network calcule chaque année the Earth Overshoot Day ou « jour de dépassement » qui marque le jour où l’humanité a totalement consommé la quantité de ressources naturelles que la nature peut produire en une année. Ce jour-là est tombé le samedi 21 août !
La démarche entreprise par Global Footprint Network
L’ONG détermine le « jour du dépassement » au moyen du calcul de l’empreinte écologique qui aide les pays à comprendre leur bilan écologique et qui leur fournit les données nécessaires pour mieux gérer leurs ressources et préserver leur avenir. Cet outil comptable tient compte de l’énergie que nous consommons, des habitations construites, des ressources forestières utilisées, ainsi que de la nourriture produite sur terre et pêchée en mer. Il intègre, par ailleurs, la production de déchets et les émissions de gaz polluants comme le CO2.
Lorsque nous avons dépassé le moment où les ressources de la planète ne peuvent plus se renouveler, nous subvenons à nos besoins en puisant dans les ressources non renouvelables et en produisant des déchets et des gaz à effet de serre qui s’accumulent dans l’atmosphère sans être absorbés par les écosystèmes.
Comme elle l’explique, l’ONG utilise plus de 5 400 données de 200 pays, mises à jour chaque année et provenant d’organismes internationaux reconnus (FAO, division des statistiques de l’ONU, GIEC ou encore Agence internationale de l’énergie).
Le calcul du « jour de dépassement »
Pour trouver ce moment où l’humanité consomme plus que ce que la planète offre en ressources, l’ONG utilise la méthode de l’empreinte écologique. L’empreinte écologique totale de l’humanité (mesurée en hectares globaux) est croisée avec la bio capacité (également mesurée en hectares globaux) que la nature peut régénérer cette année. La bio capacité d’un hectar global représente sa capacité de production de ressources et d’absorption de déchets correspondant à la moyenne mondiale.
Le jour de dépassement est calculé par le rapport de la bio capacité globale disponible sur l’empreinte écologique globale, le tout multiplié par 365. Ce résultat permet ensuite d’indiquer le nombre de jours où la planète répond à nos besoins et le nombre de jours où nos activités dépassent la capacité régénératrice de notre planète.
Des données inquiétantes
Le jour de dépassement de l’année 2009 est arrivé le 25 septembre, nous avons donc perdu un mois en un an ! L’ONG met en garde “Il aura fallu moins de neuf mois pour épuiser le budget écologique de l’année 2010. Si vous dépensez votre budget annuel en neuf mois, vous allez probablement être extrêmement inquiet : la situation n’est pas moins grave quand il s’agit de notre budget écologique”, alerte le président de l’ONG, Mathis Wackernagel. Et d’ajouter : « Le changement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, les pénuries d’eau et de nourriture sont autant de signes évidents que nous ne pouvons plus financer notre consommation à crédit. »
L’ONG précise également qu’il y encore quarante ans, l’Humanité consommait seulement la moitié des ressources pouvant se régénérer durablement. Les hommes consomment aujourd’hui 50 % de ressources naturelles de plus qu’il y a seulement 30 ans, avec environ 60 milliards de tonnes de matières premières par an, soit 150% des ressources produites par la planète en une année !
Ainsi le physicien André Lebeau écrit avec justesse « Le rapprochement que l’on peut faire entre les quantités consommées, l’accélération prévisible et l’estimation des réserves présentes dans l’environnement montre, quelles que soient les incertitudes, que l’épuisement est une perspective extraordinairement proche à l’échelle du temps des sociétés humaines, un siècle tout au plus. »
L’avis Sequovia
Le rapport Brundtland de 1987 définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » Au vu des données de l’ONG Global Footprint Network, considérer le développement durable comme une impérieuse nécessité n’est plus négociable. Et tout le monde a un rôle à jouer pour préserver les générations futures de catastrophes dont nous n’imaginons pas encore l’ampleur.
Ce texte est tiré du site Sequovia
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