Pour la 3e année d’affilée, la Confédération syndicale internationale (CSI) a convoqué la Journée mondiale pour le travail décent (JMTD) pour le 7 octobre 2010. Au cours des deux années antérieures, la JMTD a engagé des millions de syndicalistes à des actions pour le travail décent. Mais dans le contexte actuel de la crise, il s’avère plus important que jamais que les syndicalistes aux quatre coins du monde défendent leurs droits à un travail décent et à une vie décente.

« Chaque perte d’emploi est un drame humain et jusqu’à présent 34 millions d’emplois ont été supprimés en raison de la crise depuis son déclenchement en 2008 et 64 millions de personnes ont plongé dans la pauvreté extrême. Le monde se trouve à une croisée des chemins : soit il rompt avec les politiques défaillantes du passé qui sont à l’origine de la crise et s’oriente vers un futur plus juste, durable et plus prospère, soit il retombe dans les injustices et la misère du passé laissant prévoir une hausse de la pauvreté et un chômage massif comme constante de nos sociétés. »

La CSI lance trois messages fondamentaux à l’occasion de cette 3e JMTD :

- La croissance et des emplois décents, et non l’austérité, sont essentiels pour combattre la crise et mettre un terme à la pauvreté ;

- Des services publics de qualité sont essentiels à une vie décente et ne doivent pas être réduits au nom d’un assainissement budgétaire ;

- Le secteur financier doit payer les dégâts qu’il a causés et doit œuvrer pour servir l’économie réelle et répondre aux réels besoins humains.

Comme on peut le constater sur le site Internet de la CSI, la plupart des actions qui ont été planifié pour cette journée (154 dans 55 pays) l’ont été en Europe.

Certaines autres actions ne font peut-être pas partie de cette organisation, mais s’inscrive néanmoins directement dans la lutte pour un travail décent, comme ce mouvement de grève massif dans le secteur du textile au Cambodge. Le secteur, qui produit pour des marques renommées comme Gap, Benetton, Adidas ou encore Puma, est une des principales sources de revenus pour ce pays voisin du Vietnam et de la Chine. Kong Athit, secrétaire général de la Confédération cambodgienne du travail, affirme que 190 000 personnes avaient cessé le travail dans 90 usines. Le mouvement fait suite à un accord entre le gouvernement et les industriels fixant le revenu minimum à 61 dollars par mois pour l’industrie du vêtement et de la chaussure. Les organisateurs du mouvement de grève réclament au moins 93 dollars.