À l’occasion d’une conférence sur le développement qui a eu lieu au début de la semaine, la Banque mondiale vient de préciser ses prévisions économiques pour les pays en développement. Elle prévoit une faible croissance de 1,2 % pour ces pays cette année. En excluant la Chine et l’Inde, le produit intérieur brut des pays en développement serait en recul de 1,6 %. C’est une détérioration annoncée par rapport aux prévisions qui avaient été publiées en mars, qui faisaient plutôt état d’une croissance annuelle de 2,1 % dans les pays en développement, et nulle en excluant la Chine et l’Inde. Tant pis pour nos journalistes jovialistes qui nous annoncent une reprise imminente.
La Banque mondiale a aussi publié ses nouvelles prévisions pour l’économie mondiale, en prévoyant une chute de 2,9 % du PIB de la planète pour l’ensemble de 2009, ce qui représente une très minime amélioration par rapport au 3 % annoncé dans ses précédentes prévisions. L’institution prévoit également un recul de 9,7 % du volume du commerce mondial cette année, avant une reprise de 3,8 % l’année prochaine. C’est du jamais vu depuis la dépression des années 1930. Il faut comprendre que pour les vingt dernières années, la croissance moyenne du PIB mondial est près de 4 % : c’est un écart de près de 7 points de % par rapport à la moyenne !
« La nécessité de restructurer le système bancaire, s’ajoutant aux limites des politiques expansionnistes des pays à revenus élevés qui se font jour, empêchera un rebond mondial de grande ampleur », a affirmé en chef de la Banque mondiale, Justin Lin. Face à cette croissance relativement faible, « … pour prévenir une deuxième vague d’instabilité [une récession en W, NDLR], les politiques doivent être rapidement axées sur une réforme du secteur financier et sur l’aide accordée aux pays les plus pauvres », souligne pour sa part le directeur du groupe des perspectives, Hans Timmer.
Les prévisions de croissance pour 2010 sont plus optimistes. Avec une reprise tirée par les plans de relance des principaux pays du monde, le PIB mondial devrait en effet connaître un taux de croissance de 2,0 %, et celui des pays en développement de 4,4 % (+2,5 % en excluant la Chine et l’Inde). Ça reste bien en dessous de la moyenne. La Banque mondiale recommande néanmoins une attention toute particulière pour les risques de crise de balance de paiements si l’on veut éviter une autre crise de l’endettement comme celles vécues dans les années 1970 et 1980.
Pour les analystes de la Banque, c’est particulièrement le cas pour les pays en développement d’Europe et d’Asie centrale, où le PIB devrait chuter de 4,7 % cette année, avant de rebondir légèrement en 2010 (+1,6 %).
Jean-Claude Roc
La reprise?
La crise économique est inhérente au système capitaliste.
Parfois il s’agit de récession, de dépression grave ou moins grave.
Il reste quel que soit l’ampleur d’une crise elle exprime la fragilité
du système à maintenir la stabilité du marché à long terme ou moyen
terme.
La présente crise est complexe et semble tenace .Et pourtant plusieurs
économistes s’entendent pour dire que le pire est passé et la reprise est à
nos portes. D’autres moins optimistes parlent d’une crise de longue durée. Ce débat sur la durée de la crise et la reprise par les experts rend vacillante la confiance des gens. De toute façon de n’importe crise économique qu’il s’agissait la reprise ne pourrait se traduire en une action spontanée.
Dans un souci protectionniste reposant sur un climat de peur, les gens ont tendance à donner une grande priorité à l’épargne au détriment de la consommation. Cette tendance est fort présente aux États-Unis. Car les américains dépensent beaucoup moins qu’avant la crise.
Au Canada la crise est moins sévère comparativement aux États-Unis. Mais quoi qu’en disent certains experts, il ne faut pas pour autant prononcer à l’unisson que la crise est derrière nous. Plusieurs indices peuvent nous rappeler que tout n’est pas rose :les pertes d’emplois à répétition ,les fermetures d’entreprises, la prudence des consommateurs à faire confiance au slogan de la reprise .Le volume des ventes au détail
chute dans l’ensemble du pays .Statisques Canada.
Au Québec, la vente au détail des magasins de matériaux de construction est à la hausse. Par contre dans les autres secteurs de commerce au détail, c’est tout à fait le contraire. Les consommateurs acculés à la simplicité volontaire. Aux États-Unis, le taux d’épargne continue à grimper et les ventes des chaînes de magasins ont chuté. Les américains au régime sec.
L’épargne excédentaire est l’ennemi de la reprise .Parce qu’il pourrait provoquer une crise à la consommation déjà perceptible aux Etats-Unis.
Alors comment peut on parler de la reprise quand les gens hésitent à consommer ? La consommation n’est elle pas le moteur qui fait tourner les roues de l’économie de marché?