La reprise est fragile. Les prévisions de croissance pour 2011 sont toutes revues à la baisse, tant aux États-Unis qu’au Canada, en raison de la volonté des gouvernements de mettre fin aux politiques de relance au profit de mesures, tout à fait prématurées, pour contenir les déficits.
Au Canada, en septembre, la hausse de l’emploi à temps plein (37 000) a été complètement neutralisée par une baisse importante de l’emploi à temps partiel (44 000). Pour les 12 derniers mois, l’emploi à temps partiel a progressé trois fois plus rapidement (4,6 %) que l’emploi à temps plein (1,5 %), l’un parmi de nombreux facteurs qui expliquent la faiblesse de la reprise.
Fait exceptionnel, alors que l’Ontario perd 23 000 emplois et connait une baisse du nombre de personnes sur le marché du travail, le Québec parvient à créer 15 000 emplois et à baisser son taux de chômage de 0,5 point de pourcentage. À 7,7 %, c’est un écart de 1,1 point sous celui de l’Ontario. Permettez-moi une digression : je désire signaler le fait que pour un douzième mois consécutif, Jean-François Lisée peut se permettre, sur son blogue, « [d’interrompre] le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales » pour signaler les performances de l’économie québécoise. Malgré cette performance, certains s’entêtent néanmoins à vouloir former un nouveau mouvement ou parti politique pour sauver le Québec de la catastrophe… Fin de la parenthèse.
En août, le Québec avait déjà récupéré plus de 130 % des emplois perdus pendant la crise économique, un résultat nettement supérieur à ceux de l’Ontario (82 %), du Canada (94 %) et des États-Unis (8 %). Présentement, nous sommes à des sommets historiques avec plus de 3,9 millions de Québécois au travail.
L’image au sud de la frontière est totalement différente. Les États-Unis ont perdu des emplois en septembre (95 000) pour le quatrième mois d’affilée. Il faut préciser que les destructions d’emplois à l’échelle du pays ont résulté avant tout du secteur public, qui a mis fin aux contrats d’un grand nombre de personnes (77 000) embauchées temporairement pour le recensement décennal. Le secteur privé a, de son côté, continué d’embaucher, mais moins rapidement que les mois précédents : le solde net des créations d’emplois n’y a été que de 64 000, soit 31 % de moins qu’en août, qui avait déjà marqué une baisse par rapport à juillet. Avec septembre, les États-Unis ont connu 17 mois consécutifs de chômage supérieur ou égal à 9,4 %, ce qui ne s’est jamais vu depuis 1948.
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