Depuis quelques années les VE font parties des vedettes des salons automobiles. Mais au Mondial de l’auto, de Paris, au début du mois d’octobre, la VE est apparue plus concrète au grand public puisque les modèles présentés seront sur la route en 2011. Pour la première fois, on pouvait déjà les commander dans leur version de grande série.
Renault a lancé les pré-commandes et dévoilé ses prix pour ses véhicules (la berline familiale Fluence et l’utilitaire Kangoo Express), avec livraison à partir de mi-2011, tandis que PSA va permettre également les réservations pour la Ion et la C-Zéro. Parmi les constructeurs étrangers, le japonais Nissan va ouvrir les prises de commandes de sa Leaf électrique pour l’Europe.
Mercedes-Benz a présenté la version 100 % électrique de sa Classe A. Cette citadine écologique sera proposée dès cet automne via des contrats de leasing, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Baptisée Classe A E-Cell, cette variante branchée s’équipe d’une propulsion électrique de 70 kW (95 chevaux), qui roule jusqu’à 150 km/h. L’autonomie est de 200 kilomètres avec une charge pleine.
Le patron de Renault, Carlos Ghosn, a aussi levé le voile sur la version de présérie de la Zoé, une petite citadine qui constituera le pilier de la stratégie du groupe pour les VE. Baptisée, à l’anglaise, Zoe Preview, ce véhicule préfigure à 90 % la version définitive de la Zoe ZE, qui sera produite dès la mi-2012 en France. La version Preview exposée au salon de Paris ressemble très fortement à celle qui sera commercialisée dans deux ans, a indiqué le PDG du constructeur français. La Zoe Preview, qui affiche 4,09 mètres de long, est équipée d’un moteur électrique de 60 kW (80 ch), et de batteries lithium-ion offrant une autonomie de 160 km. Le temps de recharge sera compris entre six et huit heures depuis une prise domestique, et environ trente minutes pour 80 % de la batterie depuis une borne publique de recharge rapide.
Par ailleurs, la Bolloré Bluecar est une petite VE de ville conçue par le fabricant de batterie Batscap installé à Ergué-Gabéric, en Bretagne, et à Montréal. Sa commercialisation est prévue pour fin 2010. Construite en collaboration avec le célèbre carrossier Pininfarina, la Blue Car est l’une des voitures électriques les plus performantes du marché. Elle a en effet une autonomie de plus de 250 km et offre une vitesse de pointe de 130 km/h. Il permet de transporter quatre personnes ainsi que 200 L de bagages. Le secret de la Blue Car réside dans sa batterie. Celle-ci est de technologie Lithium – Polymère, elle pèse 300Kg et est située sous l’habitacle, offrant un centre de gravité particulièrement bas. La voiture peut être rechargée sur une simple prise de courant, mais une recharge dure 5h.
Un million de points de recharge
Rappelons qu’à l’horizon 2020, l’objectif fixé par le gouvernement français est de fabriquer deux millions de ces véhicules et de se doter au total d’un million de points de recharge dès 2015. Le nombre de bornes situées dans des espaces publics (90 % devant plutôt être chez les particuliers ou les entreprises) est pour l’instant limité à une centaine, alors que le gouvernement en prévoit 75 000 en 2015.
Se pose aussi la question du mode de paiement de l’électricité consommé à ces bornes. Pour Thierry Koskas, directeur du projet véhicule électrique chez Renault, il serait envisageable de mettre en place un système de forfaits mensuels. Mais « dans un premier temps, les gens paieront à chaque fois qu’ils rechargent », pense-t-il, avec un coût estimé à deux euros pour faire un « plein ».
Mardi, le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo s’est dit convaincu de l’avenir du VE, qualifiant ce domaine de « bataille industrielle absolument majeure ».
Par ailleurs, un sondage souligne le fait que 86 % des Français pensent qu’il faudrait davantage promouvoir la commercialisation des VE. Ce sont les cadres et les plus de 65 ans qui montrent le plus d’intérêt pour la promotion de la VE, respectivement à hauteur de 91 % et 89 %. Si Le pourcentage est légèrement plus élevé dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants et la région parisienne, il dépasse les 80 % dans l’ensemble des découpages géographiques. Enfin, les hommes se montrent un peu plus enthousiastes à l’idée de développer le marché de la VE, puisque le taux de réponse favorable atteint les 88 % contre 85 % pour les femmes.
Par ailleurs, ce sondage souligne que 69 % se déclarent prêts à acheter une VE, alors que 28 % seulement choisiraient un véhicule classique, si les prix du véhicule électrique correspondaient à ceux d’un véhicule classique. Les cadres et la tranche des 35-49 ans seraient prêts à acheter un VE au prix d’une voiture classique. C’est également dans les villes de plus de 100 000 habitants que la motivation est la plus forte et chez les personnes à revenus plus élevés.
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