L’auteur invité est Pierre Shedleur, président-directeur général de la Société générale de financement du Québec.
L’auteur réagit à l’opinion de Claude Garcia, intitulée « Une influence négligeable », qui a été publiée le 7 octobre dernier dans La Presse.
Dans une opinion critique à l’égard de la SGF, Claude Garcia dit que « la direction de la SGF a obtenu un rendement négatif (-1,0%) sur le capital que lui a confié le gouvernement depuis sa création », en 1962. M. Garcia omet un dividende global de 683 millions de dollars versée par la SGF à son actionnaire au cours de cette période, ce qui établit le rendement historique de la SGF à 0,3%.
Mais il importe peu à M. Garcia de connaître le véritable rendement de la SGF puisqu’il défend un point de vue idéologique selon lequel l’État ne devrait pas investir dans le développement économique. Il dit que les 2,6 milliards injectés par l’État dans la SGF depuis ses débuts vaudraient aujourd’hui 9,2 milliards s’ils avaient été placés à la Bourse de Toronto. À ce compte-là, tout l’argent qu’on consacre depuis 40 ans à la santé, à l’éducation, à la culture aurait aussi rapporté bien plus s’il avait été placé en Bourse!
Depuis sa fondation, la SGF assume une mission unique et exigeante: elle doit réaliser la totalité de ses investissements au Québec et faire tous ses placements dans des entreprises; elle ne peut jamais se mettre à l’abri, dans le marché obligataire. Elle est toujours exposée à tous les vents, comme nos entrepreneurs. En 48 ans, la SGF a joué un rôle majeur dans le développement de l’industrie de l’aluminium, du secteur forestier, du secteur minier, des technologies de l’information, des sciences de la vie.
Dans son analyse à courte vue, M. Garcia ignore ce que peut représenter un emploi sauvé dans une région défavorisée; il oublie l’impact qu’a eu sur le Québec et son économie l’émergence d’une classe de gens d’affaires francophones. La SGF n’a pas pour seule fin la recherche du profit maximal.
Le gouvernement a décidé de réunir la SGF et Investissement Québec. Ce sont deux sociétés complémentaires. En 2009, par exemple, IQ a réalisé quelque 2000 interventions de moins de 1 million de dollars pendant que la SGF effectuait neuf placements pour un total de 288 millions. La combinaison des deux entités permettra de réunir la grande expertise des deux sociétés, d’élargir l’éventail de solutions offertes aux entrepreneurs du Québec et de mieux accompagner les entreprises.
La SGF fait partie des grands instruments que le Québec s’est donnés pour se hisser parmi les sociétés les plus prospères du monde. Elle a bien rempli son mandat. Sa raison sociale va changer, mais sa raison d’être va demeurer : l’État québécois doit investir dans le développement économique, la création d’emplois et l’essor de nos régions
On peut lire ce texte sur le site de cyberpresse
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