L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) vient de lancer sa première note d’intervention dans le cadre d’un programme de recherche sur l’électrification du transport collectif au Québec. La note, rédigée par Robert Laplante – directeur général – et Gilles L. Bourque – chargé de projet -, présente les faits saillants des premières études réalisées dans ce cadre. « L’IRÉC a considéré comme un tout l’ensemble des projets de transport collectif actuellement présentés sans évaluation de la portée qu’ils pourraient avoir s’ils étaient conçus comme une seule et vaste opération de développement économique. Pourtant, ensemble ils représentent des investissements d’un peu plus de sept milliards $ et la création de 50 000 emplois. Il y aurait fort à gagner à lancer une véritable corvée transport dont l’impact économique serait majeur », indiquent les auteurs.
Les huit projets analysés sont les suivants : les trois lignes de tramway à Montréal, le réseau de tramway de la Ville de Québec, le système léger sur rail sur le pont Champlain, la ligne bleue du métro de Montréal, la navette ferroviaire entre l’Aéroport de Montréal (ADM) et le centre-ville de Montréal, l’électrification du réseau d’autobus de Montréal, le réseau de trolleybus de la Ville de Laval et l’électrification des lignes de train de banlieue de la région métropolitaine.
L’étude évalue la mise en oeuvre d’un plan global reposant sur l’accélération des projets existants, sur le devancement et la réalisation de projets prévus. Elle sera complétée par la présentation et l’analyse de l’impact économique de la création d’un réseau national de transport collectif reposant sur la technologie du monorail. Les résultats des études de cette première phase paraîtront au cours des prochaines semaines.
Dans la mesure où c’est en matière de transport que la vulnérabilité de l’économie québécoise est la plus grande et où la transition serait la plus difficile à affronter en cas de choc pétrolier, c’est dans ce domaine que les efforts du Québec devraient être prioritaires. « Bien que le Québec ait la capacité de sortir globalement gagnant du passage au véhicule électrique, soulignent les deux chercheurs, c’est d’abord et avant tout en misant sur des infrastructures de transport collectif électrifié qu’il pourrait le plus profiter de la conjoncture énergétique marquée par la fin de l’ère du pétrole bon marché. Il pourrait le faire et du coup concilier ses engagements de diminution de gaz à effet de serre (la cible est de – 20 % en 2020 pour le gouvernement du Québec et de – 30 % pour la Ville de Montréal) avec le développement économique dans le secteur des équipements de transport et conforter son développement social avec l’amélioration du transport collectif dans la métropole et les régions ».
Il faut comprendre que les transports représentent le premier poste des importations québécoises – et à ce titre le principal responsable du déficit de notre balance commerciale – et le deuxième poste de dépenses pour les ménages québécois. Plus globalement, le ménage moyen a dépensé en moyenne un peu plus de 7 000 $ en transport privé (automobile, essence, assurances, réparations, etc.). Pour l’ensemble du Québec, cela représente des dépenses de presque 25 milliards $.
Depuis la fermeture de GM à Boisbriand, c’est la fabrication d’équipements de transport collectif (train, métro, autobus) qui domine le sous-secteur québécois du transport terrestre. Ce qui fait dire aux chercheurs que « l’économie québécoise s’est, par la force des choses davantage que par une stratégie clairement assumée, progressivement spécialisée dans le domaine du transport collectif. Le moment est maintenant venu d’en faire volontairement un secteur clé, de calibre mondial, du développement économique du Québec. Le temps est venu d’entreprendre une grande corvée transport ».
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