Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Triodos Bank exclut la pharmaceutique Roche de son portefeuille
La banque européenne Triodos a récemment décidé d’exclure de son univers de placement la multinationale pharmaceutique Roche, en raison de ses pratiques controversées d’études cliniques en Chine, impliquant la transplantation d’organes. Les analyses ESG réalisées jusqu’à maintenant par l’équipe interne de la Triodos Sustainability Research trouvaient que Roche était tout à fait éligible à sa politique de placement : Roche était perçue comme une entreprise transparente, qui s’était dotée d’un guide d’éthique clair et global sur les enjeux de biotechnologie, avec des standards élevés dans les domaines sociaux et environnementaux. Or, après avoir reçu en janvier de cette année le Public Eye Award de Greenpeace, pour des analyses cliniques prévenant la réjection d’organes transplantés exécutées sur des prisonniers chinois, avec des organes dont les origines n’étaient pas strictement vérifiées, Triodos a choisi de reconsidérer sa décision.
Taxe sur les transactions financières : l’approche des biens communs
L’idée continue de faire son chemin. Comme le rappelle Hazel Henderson, président du Ethical Markets Media dans un article sur le site Responsible Investor, depuis que James Tobin a lancé l’idée en 1989, la proposition d’une taxe sur les transactions financières est reprise par un nombre croissant d’organisations dans les plus hautes sphères de la gouvernance mondiale. La plus intéressante appropriation du projet de taxe provient de la Global Commission tu Fund the United Nations. Lancée en 1995, cette organisation proposait déjà de taxer les utilisations commerciales de plusieurs « biens communs » tels que l’atmosphère, le climat, les océans, la biodiversité, le spectre électromagnétique, l’espace. Puis un nouveau venu s’est ajouté à cette liste : le système financier. L’objectif poursuivi était de financer, grâce à ces taxes sur les biens communs, une accessibilité universelle à d’autres biens publics comme l’éducation, la santé et l’eau potable, tout en réduisant la sur-utilisation des biens communs cités plus haut. Dans le cas particulier du système financier, c’est la spéculation qui était visée. Aujourd’hui, nous dit Hazel Hendersen, alors que les gouvernements cherchent désespérément à renflouer leurs dettes, la taxe sur les transactions financières pourrait jouer un rôle encore plus important : « This small tax is one of the easiest to collect electronically, does no harm, indeed benefits markets, and curbs socially harmful financial products and practices, is progressive and targets a wealthy and privileged sector which caused catastrophic harm to many millions of innocent bystanders. » M. Hendersen veut en faire un enjeu majeur lors de la rencontre du G20 à Seoul dans quelques jours. À suivre.
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