La mobilisation visant à encourager la communauté internationale à définir les bases de nouveau protocole de lutte contre les changements climatiques, lors du Sommet de Copenhague, s’accroît. Cette semaine, on annonçait que le siège d’une nouvelle coalition internationale de lutte contre les changements climatiques serait basé à Montréal : la Campagne internationale action Climat (CIAC).

L’objectif de la coalition, clairement affirmé par ses portes paroles, est de convaincre et d’influencer le reste de la planète afin que s’établisse les nouvelles bases d’un traité ambitieux, exigeant et équitable pour lutter contre les changements climatiques. La coalition réunira sous le même toit (celui de la Maison de développement durable qui sera construit l’an prochain) plus d’une vingtaine d’ONG engagées dans la défense des droits de la personne et le respect de l’environnement. La coalition disposerait déjà d’un budget de 10 millions de dollars, qui provient principalement du Department for International Development (DFID – Grande-Bretagne) et de la Fondation Oak, d’origine suisse. La Fondation Prince Albert II de Monaco et le gouvernement du Québec ont pour leur part versé 300 000 $ chacun. Évidemment, le gouvernement canadien n’y a mis aucun sous.

Selon le porte-parole d’Équiterre, Steven Guilbeault, la mission du secrétariat de la coalition (on y trouve d’ores et déjà quatre employés) est de favoriser la mise sur pied de campagnes d’éducation et de mobilisation en prévision du sommet de Copenhague. Le CIAC a mentionné que la France, l’Allemagne, la Pologne, mais aussi le Japon, l’Inde et le Brésil seront des États où un lobbying sera mené afin de les amener à voter pour l’adoption d’un nouveau traité ambitieux.

Outre Équiterre, les autres membres de la coalition serait sont le Conseil mondial des Églises, l’Union of Concerned Scientists, Greenpeace, le Pew Environnement, le Global Humanitarian Forum, Oxfam et la WWF. Le CIAC appuiera également d’autres campagnes de mobilisation, comme le 350.org (voir plus bas). L’ensemble de sa démarche s’inscrit dans une campagne intitulée «tck tck tck» (signifiant tic tic tic) : c’est le thème de l’horloge qui égrène ses secondes et qui souligne l’urgence d’agir.

Un autre mouvement social est en train d’émerger, le 350.org. Le symbole du 350 réfère au seuil de 350 parties par million de CO2 dans l’atmosphère, que les scientifiques identifient comme la valeur que la communauté internationale devrait viser à atteindre sur le long terme. Or, selon certaines analyses récentes, nous aurions déjà atteint près de 390 ppm de CO2 et la croissance des émissions est de plus en plus rapide. La campagne du 350.org cherche donc à mobiliser les citoyens à travers le monde pour la Journée d’action autour du climat, qui va se tenir le 24 octobre prochain. Cette campagne vise un double objectif : sensibiliser à l’urgence de la situation et appuyer tous ceux qui militent pour la signature d’un nouveau traité contre les changements climatiques lors du Sommet de Copenhague.

Rappelons qu’au début de la révolution industrielle, le taux de CO2 dans l’atmosphère était de 275 ppm et que les négociations actuelles visent surtout à stabiliser le taux de CO2 entre 450 et 550 ppm. Au-delà de 550 ppm, les scientifiques évaluent que les risques de connaître une hausse moyenne de 5o C sont de 50 %, avec des changements climatiques irréversibles qui transformeraient de manière radicale la vie sur terre. À titre d’exemple, je vous signale que nous sommes présentement à une moyenne de seulement 5o C supérieure à celle de la dernière ère glaciaire.

« This is a problem that comes with a time limit » affirme McKibben, le directeur de 350.org. « If we do not solve it soon, then we’re not going to solve it. »