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Le samedi 23 avril 2022

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Déficit fédéral : il faudra hausser les impôts

Le directeur parlementaire du budget à Ottawa, Kevin Page, a estimé le mois dernier que le gouvernement devrait probablement passer par une hausse d’impôts s’il veut atteindre son objectif du déficit zéro d’ici cinq ans. Contrairement à ce qu’annonce le gouvernement Harper depuis un an, M. Page estime qu’il sera plus difficile pour le gouvernement actuel d’éliminer le déficit fédéral que ce l’avait été pour les libéraux, il y a 15 ans, même s’il est un peu moins élevé aujourd’hui qu’il l’était à l’époque.

Dans un nouveau rapport sur les efforts d’assainissement budgétaire au Canada au cours des trois dernières décennies, M. Page souligne que les conditions qui prévalaient au milieu des années 1990 ne sont plus réunies. A cette époque, la main-d’œuvre canadienne et l’économie mondiale étaient en pleine croissance, alors que les taux d’intérêt et le dollar canadien étaient en baisse. M. Page rappelle dans son rapport publié jeudi que tous ces indicateurs ont radicalement changé aujourd’hui : les taux d’intérêt et le dollar canadien sont appelés à connaître un mouvement à la hausse alors que l’économie mondiale devrait stagner pour plusieurs trimestres.

Le document indique que, par le passé, les gouvernements avaient consolidé leur situation fiscale en privilégiant les réductions de dépenses plutôt que les augmentations de revenus. M. Flaherty a prédit que le déficit chuterait de façon importante à l’issue du plan de relance d’Ottawa, qui sera échu à la fin du mois de mars. Mais Kevin Page doute que le ministre des Finances conservateur puisse atteindre ses cibles budgétaires sans procéder à une réduction importante des dépenses par habitant, soit une baisse de services gouvernementaux pour les Canadiens.

Or, le moment serait particulièrement mal choisi pour procéder à des coupures dans les dépenses. Selon une étude du CCPA dévoilée récemment, un resserrement des dépenses publiques aujourd’hui aurait des conséquences dramatiques pour la reprise de l’économie canadienne et pour la population. D’autant plus que la dette canadienne n’est pas dans une situation inconfortable lorsqu’on la compare à celle d’autres pays ou à celle des années 1990, nous dit l’économiste Andrew Jackson.

« Cuts will shrink rather than raise our economic potential. We need to maintain high rates of public and private investment to boost our future rate of growth. »

Tant que les taux d’intérêt seront plus bas que le taux de croissance, le déficit sera appelé à décroître, nous dit le rapport du CCPA. Une fois que la reprise sera solide, il faudra alors s’attaquer à une réforme de la fiscalité, pour la rendre plus progressive, de manière à corriger le léger déficit structurel du gouvernement fédéral.

Par ailleurs, invité à Montréal par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, c’est l’ancien président Bill Clinton qui déclarait la semaine dernière que « nous vivons dans un monde où les gens se sont détachés des faits […] que personne ne veut payer d’impôt et aucune institution ayant du pouvoir ne devrait être soumise à la régulation de l’État. » Or, comme le rapporte Alexandre Shields du Devoir, M. Clinton est convaincu « que les baisses d’impôt excessives et la déréglementation économique représentent une menace certaine pour la prospérité des États et des citoyens. »

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