Selon un sondage commandé par l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA), 75 % des Québécois souhaitent que le Québec poursuive le développement de la filière éolienne après 2015, c’est-à-dire au-delà du programme actuel d’Hydro-Québec d’installer 4 000 MW d’énergie éolienne. De plus, selon ce même sondage, les Québécois (82 % des répondants) considèrent que cette source d’énergie verte et renouvelable génère des retombées économiques importantes et souhaitent voir la poursuite du développement de l’expertise québécoise en éolien, comme il l’a fait avec l’hydroélectricité.

Les résultats de ce sondage ont été rendus publics alors que plus de deux mille représentants de l’industrie de l’éolien prenaient part au 26e Congrès annuel du CanWEA, le plus grand événement en énergie renouvelable au pays, qui se tenait à Montréal du 1er au 3 novembre. On peut consulter les résultats et les détails du sondage sur le site du CanWEA.

Profitant de l’occasion, Greenpeace et Équiterre ont appuyé l’objectif ambitieux, mais réalisable, de doubler la capacité éolienne en ajoutant 8 000 MW au Québec entre 2015 et 2025 dans le cadre d’une stratégie pour rendre le Québec très largement indépendant des énergies fossiles d’ici 2030. « C’est ça la véritable indépendance énergétique qui pourrait permettre au Québec d’économiser 2 milliards de dollars annuellement pour le gaz importé de l’Alberta ainsi que les coûts d’environ de 2 milliards de dollars de la centrale nucléaire de Gentilly », conclut Éric Darier.

Pour réussir à remplacer toute la consommation de gaz naturel au Québec (les 2 milliards $ d’importation dont parle M. Darier) par de l’électricité éolienne, il faut avoir une très bonne dose d’imagination et de savoir-faire, ce que je n’ai malheureusement pas. À mon avis il faudrait plutôt prioriser des mesures non seulement envisageables mais réalisables à court terme telles que l’électrification des transports collectifs pour se libérer du pétrole. Voir à ce propos la note d’intervention que j’ai écrite avec Robert Laplante de l’IREC.

Ceci étant dit, je partage complètement les propos de Greenpeace et Équiterre : « Un récent sondage Léger Marketing pour le compte d’Équiterre indique que les trois-quarts des Québécois veulent un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste », souligne Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre. « Pourquoi le gouvernement du Québec n’écoute-t-il pas l’opinion des citoyens?. »

Greenpeace et Équiterre présenteront chacun un mémoire aux audiences du BAPE sur le gaz de schiste qui commenceront le 22 novembre prochain. Ils exigeront, comme plusieurs autres, l’abandon des énergies sales au Québec qui vont à l’encontre des solutions aux changements climatiques appropriées pour le 21e siècle.