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Le samedi 23 avril 2022

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Le Réseau Liberté-Québec : des marchands d’illusions

L’auteur invité est Gérald Larose, ex-président de la CSN, professeur en travail social à l’UQAM.

Déjà il y a l’Institut économique de Montréal, le Conseil du patronat, le groupe GESCA, le groupe Québecor et bien d’autres dispositifs pour répandre la nouvelle. En s’interdisant de se lancer dans l’action politique, que vont-ils ajouter? Des illusions! À ce compte, il est vrai qu’être 10 ou 1,000, des illusions demeurent des illusions.

Le Réseau Liberté-Québec (quel nom prétentieux!) s’est réuni en fin de semaine pour partager UN point de vue, celui de la droite. Un point de vue pas très neuf. Et même archi vieux qui date du XIXième. En mode comme en art nous connaissons ces cycles rétro. Certains font plaisir. D’autres rappellent des mauvais souvenirs.

Jadis nous avons vécu un Québec avec « le moins d’État possible ». Nous étions massivement analphabètes et nous n’avons pas encore complètement rattrapé le retard.

Jadis nous avons vécu un Québec avec la totale liberté d’entreprendre. Ils vendaient le minerai 1 cenne la tonne. En encore aujourd’hui, certains, pas très à gauche, avec les gaz de schiste, s’apprêtent à nous refaire le coup.

Jadis nous avons vécu un Québec sans défense ni promotion de la langue française. Nous nous anglicisions, vitesse grand V, jusqu’à l’adoption de la loi 101 qui statua enfin qu’au Québec comme dans tous les pays normaux il n’y aurait qu’un seul régime scolaire pour tous, le français. Le régime anglais étant maintenu comme protection constitutionnelle de la minorité historique anglaise. Cela n’a pas empêché notre propre gouvernement de pulvériser le socle même de la charte de la langue française en permettant aux plus riches de s’acheter le droit constitutionnel de s’inscrire au réseau anglais.

Jadis nous avons connu le Québec que propose le Réseau Liberté-Québec. Nous l’avons combattu et changé parce qu’il maintenait l’immense majorité de la population dans l’ignorance et la pauvreté, dans le non-développement et la dépendance, dans le patronage et l’aliénation idéologique.

Évidemment qu’il s’en trouve pour estimer que la terre québécoise n’est pas suffisamment « sauvage » pour y faire tout le fric qu’ils souhaiteraient y faire au détriment du mieux-être de l’ensemble.

Évidemment qu’il s’en trouve pour estimer qu’il y a ici trop de défenseurs des droits et trop de personnes militant pour l’équité, la justice, la démocratie, la cohésion sociale et un minimum de répartition de la richesse collective.

Évidemment qu’ils ont droit de parole. Mais leur parole est déjà présente. Qu’ajoute le réseau ? Jeff Fillion ! Un dénommé Breton ! Maxime Bernier ! De quoi impressionner ?

On peut consulter ce texte sur le site Branchez-vous !

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