L’envolée des prix du pétrole de ces dernières années, dont un pic a été observé en 2008, a mis en évidence le caractère fini des ressources en pétrole. Certes, il est encore possible de découvrir de nouveaux gisements, mais à des prix plus élevés qu’auparavant, souvent pour des matières beaucoup plus difficile à raffiner – p.e. les sables bitumineux – mais surtout avec des risques environnementaux toujours plus aggravants. Colle l’exploitation off-shore…
Donc la disponibilité du pétrole à bon marché est déjà remise en question, même si le véritable pic de l’exploitation est difficile à prédire. Mais quoi qu’il en soit, l’Agence internationale de l’énergie souligne elle-même que « pour empêcher que le climat planétaire ne subisse des dommages catastrophiques et irréversibles, une décarbonisation majeure des sources d’énergie est indispensable à terme ». En d’autres mots, il faudra progressivement remplacer le pétrole, le gaz naturel et le charbon par d’autres sources si l’on souhaite ralentir les changements climatiques.
Au Québec, la part du pétrole dans la consommation énergétique est légèrement moindre que dans l’ensemble du monde, représentant 38 % de la consommation totale d’énergie, toutes formes confondues, en 2007, soit presque autant que la consommation d’électricité, faisant du Québec une société particulière à cet effet. La demande de produits pétroliers se concentre ici dans le secteur des transports, avec plus de 70 % de la consommation de pétrole en 2007. Notre consommation de cette énergie sale a crû moins rapidement qu’à l’échelle planétaire, soit de 8,44 % au cours de la dernière décennie.
Le pétrole consommé permet également de répondre à d’autres usages énergétiques que le transport : le chauffage, les procédés industriels (entre autre pour la production de vapeur), le fonctionnement de la machinerie agricole et la production d’électricité pour les réseaux isolés (au total autour de 18 % de la consommation). Enfin, l’utilisation du pétrole à des fins non énergétiques, par exemple comme matière première dans différents procédés industriels ou pour la fabrication de différents biens de consommations (plastiques, fibres synthétiques, matériaux de revêtement…), représente environ 12 % de la consommation québécoise de pétrole.
Cette consommation a un prix. Selon les données de Statistiques Canada, les importations québécoises de pétrole et de gaz seraient passées de sept milliards $ en 2000, à près de 13 milliards $ en 2006, dernière année où les chiffres sont disponibles. Mais selon les données compilées par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF), ces importations auraient explosé à plus de 17 milliards $ en 2008, avant de chuter à 9 milliards $ en 2009, dans la foulée de la crise économique.
Les importations de combustibles minéraux représentent 5,4 % des importations totales en 2000, mais 8,4 % en 2006. Cette année-là, elles constituent 3,7 % des importations interprovinciales du Québec, mais 11,5 % de nos importations internationales. Il n’est donc pas étonnant que la balance commerciale, incluant le commerce international et interprovincial, soit déficitaire depuis 2003. Notre déficit augmente au rythme de l’augmentation du prix du pétrole.
Pour le Québec, l’indépendance énergétique pourrait avoir un effet structurant fantastique sur l’économie québécoise. Lire à ce sujet la note d’intervention de l’IREC sur l’électrification des transports collectifs.
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