Les sociétés d’État ne sont pas les paniers sans fond et les sources d’inefficacité que dénoncent les ultralibéraux. Non seulement sont-elles socialement utiles, mais d’un point de vue économique elles sont rentables, même dans la conjoncture actuelle. C’est ce que révèlent les plus récentes données de Statistiques Canada. Selon ces données, les bénéfices après impôts des entreprises publiques fédérales, y compris les autorités monétaires, ont atteint 4,8 milliards de dollars en 2009, en baisse de 17,6 % sur les résultats de l’année précédente.
C’est la baisse des bénéfices des entreprises publiques du secteur de la finance, des assurances et des services immobiliers qui était à l’origine de la diminution des bénéfices après impôts. Les entreprises publiques fédérales ont emprunté 143,1 milliards de dollars auprès de l’administration publique fédérale en 2009, en hausse de 46 % depuis 2008. L’administration publique fédérale a utilisé plusieurs entreprises publiques pour injecter des liquidités dans les marchés financiers lors du ralentissement économique. En outre, le capital social des entreprises publiques fédérales a augmenté de 57 % pour atteindre 5,0 milliards de dollars.
À l’échelon des provinces, les bénéfices après impôts des entreprises publiques ont affiché de biens meilleurs résultats que leurs consoeurs fédérales, avec une baisse de seulement 1,6 % par rapport à 2008, s’établissant à 17,8 milliards de dollars en 2009. L’avoir net total s’est établi à 45,5 milliards de dollars en 2009 – ce qui signale un rendement très intéressant -, en hausse de 15,4 %. Leur revenu total a reculé de 1,3 %, alors que leurs dépenses totales diminuaient de 1,6 %.
Finalement, les entreprises publiques locales ont obtenu des bénéfices après impôts atteignant 882,8 millions de dollars, en baisse de 14,6 % par rapport à l’année précédente. Ces entreprises comprennent les entreprises de distribution d’électricité municipales, les entreprises de transport en commun urbain, les entreprises de distribution de gaz et les entreprises de téléphone. C’est le secteur du transport qui a été à l’origine de la plus grande partie de la diminution (l’année de référence pour les résultats de ces entreprises est 2008, année où les coûts énergétiques ont explosé). Les bénéfices après impôts des entreprises de distribution d’électricité ont reculé de 5,7 % en 2008, alors que ceux des entreprises de distribution de gaz ont diminué de 34 % et que ceux des entreprises de transport en commun urbain se sont repliés de 69 %.
Les entreprises publiques sont des sociétés publiques financières et non financières contrôlées par une administration publique et dont l’activité commerciale consiste à vendre des biens et des services au public sur le marché. On peut constater dans le tableau suivant que c’est le Québec qui signalait les profits après impôts les plus élevés au Canada en 2008, avec 5,2 milliards $, place qu’il a perdu au profit de l’Ontario. Les sociétés d’État québécoises ont connu une baisse de 2,7 % de leurs profits alors que les celles de l’Ontario signalaient une hausse de 12,2 % – atteignant ainsi 5,5 milliards $ !
Discussion
Pas de commentaire pour “Les bénéfices des sociétés d’État”