Pour 2009, la croissance de la productivité du travail dans le secteur des entreprises, pour l’ensemble du Canada, a été nulle, un gros zéro pourcent. Mais ce chiffre cache des différences importantes entre les provinces : alors que Terre-Neuvre, la Saskatchewan et en Alberta connaissaient des baisses de plus de -1% (dont -8,7% pour Terre-Neuve), le Québec signalait le taux de croissance le plus élevé à 2%. Et vlan dans les gencives des « économistes » de l’IÉM.
Une petite précision avant de poursuivre sur ces statistiques. Il y a encore plusieurs personnes – dont l’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard – qui s’imaginent, faussement, que la productivité du travail est synonymes d’efforts de travail. C’est plutôt le contraire. Il est reconnu par plusieurs économistes qu’il y a une relation inversement proportionnelle entre l’effort et la productivité : plus on demande un effort important, plus la productivité du travail tend à diminuer. La productivité se mesure plutôt à l’application d’innovation technique – organisation du travail ou technologie – au travail humain.
Selon Statistiques Canada, les rémunérations des salariés a néanmoins connu une hausse de 3%, la plus forte hausse ayant lieu à Terre-Neuve, avec 9,4%. Pour Terre-Neuve, cette situation n’est pas soutenable. Au Québec, la plupart des industries auraient contribué à la croissance de 2% de la productivité. Des hausses importantes ont été constatées dans le commerce de détail, dans le transport et l’entreposage ainsi que dans l’industrie d’information et l’industrie culturelle.
Le PIB réel des entreprises au Québec a reculé de 1,8 %, sous l’effet des baisses importantes survenues dans l’exploitation forestière ainsi que dans la fabrication, en particulier l’industrie du matériel de transport. Mais par ailleurs, les heures travaillées ont baissé de 3,7 %, les diminutions ayant été généralisées dans toutes les industries, exception faite du secteur de la finance, des assurances et des services immobiliers. La productivité des entreprises produisant des biens – les secteurs manufacturiers – a progressé de 0,9 % au Québec. C’est une septième année de croissance de suite. À l’inverse, la productivité du secteur de la fabrication en Ontario a fléchi de 1,2 %, une baisse moins importante qu’en 2008. Tant la production que les heures travaillées ont connu des baisses dépassant les 10 %. Cela représente une cinquième baisse consécutive dans cette province.
Somme toute, les Lucides fédéralistes devraient se préoccuper davantage de l’Ontario que du Québec !
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