Ayant eu, récemment, à consulter une étude de l’association des ingénieurs du Québec (RéseauIQ) sur le thème de l’efficacité énergétique (vous pourrez bientôt lire une note d’intervention de l’IREC sur ce thème), j’ai pu constater que cette association a produit plusieurs documents intéressants sur les enjeux d’un développement durable au Québec. Étant donné mon grand intérêt sur cette question, je désire vous présenter dans ce billet un récent avis de RéseauIQ intitulé Propositions pour engager le Québec sur la voie de la mobilité durable.

Ce qui est intéressant dans cette proposition, c’est qu’elle aborde la question sous l’angle d’une stratégie de développement industriel. Les opportunités liées à la pénétration du VE sont bien sûr liées aux enjeux des changements climatiques et de notre dépendance au pétrole, mais également à l’optique de l’émergence d’une filière industrielle du VE.

Reprenons, puisqu’il n’est jamais inutile de se répéter sur cette question, certains constats importants à prendre en compte :
• le transport est le secteur le plus émetteur de GES au Québec avec près de 40% des émissions;
• si on remplaçait un million de véhicules, soit 25% du parc automobile québécois actuel, par des véhicules électriques, nos émissions de GES pourraient diminuer de 3,4 mégatonnes par an;
• lors de la conférence de Copenhague de décembre 2009, le gouvernement du Québec a déposé son objectif de réduction des GES en le fixant à -20% par rapport à 1990;
• de plus en plus d’études indépendantes indiquent que la demande de pétrole va dépasser l’offre d’ici 2015, à l’échelle mondiale, impliquant un emballement du prix de l’or noir.

La pertinence de l’électrification des véhicules

L’un des arguments de cet avis qui, dans mon cas, a frappé juste est celui que la baisse de l’offre de pétrole dans le monde, et en particulier des sites d’approvisionnement traditionnels du Québec (par exemple les puits de la Mer du nord), obligerait le Québec à devoir se replier sur les sables bitumineux albertains dont on prévoit tripler l’exploitation d’ici 2030. C’est un pensez-y bien !

Dans ce contexte, nous dit RéseauIQ, la pertinence de doter le Québec d’une stratégie de mobilité durable est évidente. À cet égard, « la Suède montre la voie à suivre, car ce pays a décidé d’éliminer le pétrole de son portefeuille énergétique d’ici 2030. »

Mais sans aller aussi loin que la Suède, RéseauIQ estime qu’il serait judicieux, pour les transports routiers, de réduire la consommation de pétrole de 30 % d’ici 2020 et de 60 % d’ici 2030. Cette réduction de 30 % de notre consommation de pétrole qu’ils proposent pour 2020 contribuerait à respecter les cibles de réduction d’émission du gouvernement tout en permettant de diminuer les fuites de capitaux reliées à l’achat de pétrole à l’extérieur de la province. Selon l’avis de RéseauIQ, « il ne faut pas voir ce défi comme une punition qu’on s’impose mais plutôt comme une excellente opportunité de s’enrichir, tout en léguant un monde plus durable à nos enfants et petits enfants. »

L’avis contient 35 recommandations regroupées sous deux axes : réduire l’empreinte carbone et la dépendance au pétrole du transport et soutenir l’industrie québécoise des véhicules à motorisation électrique,