À l’occasion du sommet du G20 à Séoul, le CNCD-11.11.11, une coalition belge qui regroupe une centaine d’ONG de développement, de syndicats et d’associations d’éducation permanente engagées dans la solidarité internationale, appellait la présidence belge de l’Union européenne à défendre une taxe sur les transactions financières (TTF) pour financer le développement.
L’appel s’appuie sur une étude très intéressante, qui dresse un état des lieux sur la proposition de la taxation des transactions financières, débat qui a pris de l’ampleur depuis l’éclatement de la crise financière mais tarde à se transformer en actions concrètes de la part des décideurs politiques. Rappelons que la récente crise économique et financière, qui aurait coûté 3 000 milliards $, est la conséquence directe de la spéculation financière et de l’appétit démesuré des milieux financiers. Ce qui fait dire aux promoteurs d’une TTF que ce nouvel outil fiscal permettrait à la fois de mieux contrôler la spéculation et de répondre à l’émergence de besoins financiers considérable pour le développement et la lutte contre les changements climatiques.
L’étude de 35 pages, réalisée par Antonio Gambini, permet de faire un bilan, en précisant les différents projets qui s’en inspirent. Elle développe aussi les différents volets de la proposition (les éléments pratiques tels que l’assiette, le taux et l’échelle d’application), sur la base de choix que je trouve personnellement très judicieux, dont la proposition de l’Autrichien Stephan Schulmeister qui choisit un taux de taxe mondiale de 0,05 %, pouvant produire des revenus annuels de 650 milliards $.
Où en est rendu le débat dans les cercles de la gouvernance mondiale ? Force est de constater, nous dit l’auteur, que les voix et les témoignages en faveur de la TTF s’accumulent mais qu’aucun résultat concret n’est venu donner un peu d’espoir à ses promoteurs. Le FMI, nous dit-il, s’oppose à la TTF, mais il contribue néanmoins à déconstruire les arguments des plus fervents adversaires à la mise en place d’une telle taxe. D’autres initiatives font cheminer l’idée, telles que le groupe pilote sur les financements innovants pour le développement et le groupe consultatif sur le financement climatique, qui contribuent à soutenir le débat mais formulent des propositions qui, selon M. Gambini, ne sont pas à la hauteur des enjeux.
C’est à suivre.
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