L’administration Obama vient d’annoncer un soutien financier de 8 milliards $US dans trois projets qui vont permettre, dans un horizon de court terme, de lancer de nouveaux modèles de véhicules électriques fabriqués aux États-Unis. Steven Chu, le scientifique partisan d’une lutte active contre les changements climatiques qui a été nommé Secrétaire du Department of Energy (DOE), a lui-même été présenter ces aides (des prêts à faible taux d’intérêt) aux employés des entreprises touchées.
Ces 8 milliards $ sont une partie du Advanced Technology Vehicles Manufacturing Loan Program (ATVM), doté d’un budget de 25 milliards $. Les trois projets financés sont Ford Motor, Nissan et Tesla Motors. Ford se voit octroyer la plus grande part du gâteau (5,9 milliards $) pour aider la modernisation des installations existantes pour produire des véhicules hybrides et électriques.
De son côté, Nissan obtient 1,6 milliard pour moderniser son installation de Smyrna, au Tennesse, de manière à que le fabricant japonais puisse y produire à partir de 2012 150 000 véhicules par année, entièrement électriques, sans aucune émission de GES. En partenariat avec NEC Corp, Nissan va aussi construire de nouvelles installations pour produire annuellement 200 000 piles au lithium ion, la technologie de pile qui a été choisie par Nissan pour doter ses véhicules. Le modèle produit serait une automobile à cinq places qui aurait une autonomie de 166 km avant de devoir être rechargé.
Enfin, Tesla Motor obtient près d’un demi-milliard $ pour la production de son modèle sedan, le Model S. Tesla est déjà connu pour son modèle de voiture électrique de haut de gamme, Roadster, aux performances sportives impressionnantes et avec une autonomie de 400 km. Le nouveau modèle sedan a commencé à être présenté dans les salons et devrait être sur la chaine de production à partir de 2011. Tesla va également produire aux États-Unis sa technologie de pile et sa transmission.
Le Président Obama et son Secrétaire à l’énergie donne ainsi les moyens pour que le secteur de l’automobile étasunien puisse rapidement répondre aux nouvelles normes de consommation édictées par le gouvernement, en produisant sur place de nouveaux modèles. Contrairement aux ultralibéraux, ils n’attendent pas que le marché s’autorégule pour s’adapter à la demande. Ils comprennent très bien que s’ils agissaient selon une telle attitude de laisser-faire, ce sont les fabricants étrangers (Japon et même Chine) qui envahiraient le marché étasunien. Les politiques industrielles actives sont en train de reprendre leur lettre de noblesse en Amérique.
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