Cette semaine une nouvelle conférence des Nations Unies sur le climat vient de s’ouvrir à Cancun. Jusqu’au 10 décembre, plus de 15 000 dirigeants mondiaux, journalistes et représentants d’ONG se réunissent pour la suite de la Conférence de Copenhague qui s’est soldée par un échec lamentable. Les négociations s’annoncent difficiles. Plusieurs organisations travaillent plutôt à préparer pour le Rio +20, en 2012, où la communauté internationale devra faire un sérieux examen de conscience, n’ayant rien trouvé de crédible pour succéder au Protocol de Kyoto.
Mais pour la conférence de Cancun, j’ai trouvé l’analyse suivante de Jonathan Lemay, du site Internet ZEROCO2, qui résume bien les enjeux de ces quelques jours de négociations.
Les enjeux du Sommet
Dans le but de diminuer les attentes, les leaders mondiaux ont plutôt choisi d’envoyer au Mexique leurs sous-ministres ou responsables des relations étrangères. Lors de l’ouverture du Sommet, Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui organise le Sommet de Cancún, a souligné l’importance d’en venir à un compromis pour sortir de l’impasse laissée à Copenhague. Elle s’est dite confiante que les discussions des prochains jours allaient mener à un accord durable entre les pays présents.
Si les médias mondiaux semblent avoir des attentes très faibles face à Cancún, le sommet à un but précis : empêcher que la température globale augmente de 2°C d’ici 20 ans. L’accord auquel les pays en sont venus au Danemark ne permet actuellement pas d’atteindre cette cible. Il faudra également prévoir la suite du Protocole de Kyoto, qui prendra fin en 2012. Pour l’instant, aucune cible de diminution des gaz à effets de serre n’est prévue pour un éventuel successeur de Kyoto. L’objectif ultime de ce sommet serait d’en venir à un accord qui permettrait de réduire de moitié les émissions de GES d’ici 2050 par rapport aux émissions actuelles.
Les États-Unis donnent le ton
Les responsables américains présents au Mexique ont déjà annoncé qu’ils seraient intransigeants dans leurs négociations cette année. Des avancées notables de la part des pays en développement face à la lutte aux changements climatiques devront être obtenues dans un éventuel accord à Cancún, sans quoi les États-Unis refuseront d’y participer. Les Américains disent vouloir en venir à un « accord équitable » entre pays développés et pays en développement sur des enjeux majeurs comme la finance et les technologies liées au climat, ainsi que la déforestation. C’est seulement en ayant des garanties de la part de pays en développement sur ces thèmes que les États-Unis accepteront de faire leur bout de chemin.
La Chine et les pays en développement
La position catégorique des États-Unis en marge des négociations à Cancún place la Chine, autre grand pollueur de la planète, dans une position délicate. Si un de ces deux joueurs majeurs décidait de ne pas participer à un accord multilatéral sur le climat, le potentiel de cet accord serait grandement affaibli. La Chine martèle toujours que les pays développées devaient être ceux qui devront faire le plus de concessions dans un éventuel accord, étant responsables de l’état actuel de notre climat, par leurs pratiques depuis le début de l’ère industrielle. Le danger d’entrer de nouveau dans une impasse est de plus en plus réelle.
L’impact du réchauffement climatique est d’autant plus important pour les pays en développement comme la Chine, car ils seront ceux qui auront le plus de difficulté à s’y adapter. Avec de moins grandes possibilités technologiques, donc une moins grande capacité d’adaptation, une augmentation globale de la température pourrait être fatale pour leur économie. Si cette augmentation de température est prévue pour être de l’ordre de 2°C en moyenne, elle pourrait être plus élevée dans certaines parties du globe. Par exemple, certains secteurs du continent africain pourraient voir leur température augmenter jusqu’à 5°C, ce qui aurait des conséquences graves. Dans cette optique, agir devient de plus en plus urgent.
Le Canada diminue les attentes
Le gouvernement canadien a annoncé qu’il allait camper la même position au Mexique qu’au Danemark l’an dernier et qu’il allait faire valoir ses propres objectifs en matière de lutte aux changements climatiques. L’objectif de diminuer de 17 % les émissions de GES par rapport à 2005 d’ici 2020 risque donc d’être inchangé après Cancún. Le ministre de l’environnement, John Baird, a souligné qu’il comptait toujours attendre une position ferme de la part de nos voisins américains pour élaborer une nouvelle stratégie de lutte aux changements climatiques. Il a cependant souligné que les propositions américaines devraient être adaptées au contexte canadien.
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