L’auteur invité est Felice Scalvini, président de CECOP CICOPA-Europe.
La crise que nous connaissons, de nature financière d’abord, économique ensuite, affecte tous les pays. Quand et comment allons nous en sortir? Clairement, personne n’ose se lancer dans des pronostiques risqués. Cependant, nous nous devons de proposer de nouvelles idées pour le futur. Il est évident que personne n’est capable d’apporter « la solution ». Mais il est nécessaire de comprendre ce qu’il s’est passé et de voir comment éviter de commettre des erreurs sans renoncer au processus de croissance globale. Celui-ci est nécessaire si nous voulons éradiquer la pauvreté et les inégalités une fois pour toute de la surface de la terre afin d’offrir à nos enfants une perspective de bienêtre telle que nous l’avons connu au cours des 50 dernières années.
Que pouvons-nous proposer ? Il est tout d’abord nécessaire de revenir au développement d’une pluralité de formes entrepreneuriales et, par dessus tout, à des entreprises qui diffèrent des entreprises capitalistes. Il est nécessaire pour les marchés, y compris les marchés financiers, de retourner à une biodiversité entrepreneuriale. À côté des entreprises qui recherchent le profit, les coopératives, les mutuelles, les consortiums, les entreprises sociales et les entreprises à but non lucratif, doivent être développées avec la même reconnaissance et les mêmes chances de développement.
Seule une pluralité équilibrée d’acteurs, poursuivant des buts économiques différents et selon des modalités différentes, peut garantir un développement équilibré. En effet, les événements récents ont montré que la prévalence d’une forme unique d’entreprises, celle qui a choisi l’avidité comme seuls credo et objectif et qui est soutenue par un énorme système scientifique et de communication, a asséché les sources dont elle tirait sa propre subsistance, de la même manière que les monocultures ont épuisé les sols sur lesquels elles poussaient.
Pour les entreprises coopératives et plus généralement pour toutes les entreprises participatives et sociales, s’ouvre une nouvelle saison : elle sera difficile, mais elle sera aussi extraordinaire et décisive. L’enjeu est de réécrire sur une nouvelle base les règles de l’économie locale et globale et nous devons être prêts pour ce nouveau rendez-vous avec l’Histoire.
Mais comment ? D’abord, en ayant d’excellentes entreprises, explicitement modelées sur les principes et la pratique des coopératives. En construisant ensuite des liaisons plus fortes que jamais (elles doivent encore être en grande partie construites bien que le processus ait déjà commencé) entre les secteurs économiques de manière à consolider les secteurs entièrement intégrés de l’économie coopérative.
Enfin, il est important de développer des idées autonomes et originales, libres de tout type d’esclavage idéologique de la forme capitaliste de gestion et d’économie. Et, last but not least, nous devons être fiers de nos racines, de notre histoire et de notre contribution, au cours des derniers siècles, à la croissance économique, civile et morale de millions de personnes.
Ce texte est tiré du bulletin du CICOPA, Travailler ensemble
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