Quelques jours après que l’Assemblée législative de l’État de New York ait voté à 93 contre 43 en faveur d’un moratoire sur l’exploration du gaz de schiste sur leur territoire, le Secrétaire à l’intérieur du gouvernement fédéral des États-Unis, Ken Salazar, annonçait qu’il considérait la possibilité d’adopter un nouveau règlement qui obligerait les sociétés à déclarer les produits chimiques utilisés pour le fractionnement des roches.

Déjà adopté en août dernier par le Sénat de l’État de New York, le moratoire voté par l’Assemblée sera effectif seulement jusqu’au 15 mai 2011, ce qui désappointent les groupes environnementaux, le temps que le département de la protection de l’environnement étudie les impacts environnementaux de ce type d’exploration gazière.

« This is the first time any state has ever taken this kind of action to protect the health and safety of its residents from the consequences of gas drilling. It sends a powerful message that New Yorkers don’t want new fracking here unless the industry proves it can be done safely, » indique néanmoins Kate Sinding, directeur adjoint du New York Urban Program au Natural Resources Defense Council.

Évidemment, l’association de l’industrie rejette ces objections et demande au gouverneur de l’État d’opposer un véto à cette loi qui, selon eux, risque de provoquer la perte de 5 000 emplois et des revenus d’un million de dollars par année à l’État !

Du côté de l’administration Obama, la législation dont fait mention M. Salazar s’appliquerait à tous les puits creusés sur des terres de l’État fédéral. Elle ferait suite à la promulgation d’un semblable règlement dans l’État du Wyoming sur les propriétés de l’État.

« As the nation’s largest land manager, the Department of the Interior has a responsibility to ensure that natural gas is developed in a safe and environmentally sustainable manner and protects the other valuable resources on those lands, including preventing harm to the air, water and species that call these lands home, » aurait déclaré Ken Salazar à l’issue d’un forum à Washington, D.C.

Mais, quoiqu’il en soit des intentions de l’administration Obama, on peut s’attendre à ce que l’industrie du pétrole et du gaz soit en mode offensif en 2011, entre autre pour imposer l’exploitation des gaz de schiste en Amérique du Nord. En raison de la croissance des pays émergent et de l’atteinte du pic du pétrole, le prix du baril de pétrole va re-dépasser la barre psychologique des 100 $ dans le courant de l’année. Les pressions seront alors très fortes sur le Congrès pour qu’il vote une politique énergétique pour diminuer la dépendance du pays.

Selon les experts, cette politique reposera sur le recours au gaz naturel, aux énergies renouvelables et au nucléaire.