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Le samedi 23 avril 2022

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Le 1% des plus riches : suites

Dans le billet de la semaine dernière, nous dévoilions les chiffres d’une chercheure du Centre canadien des politiques alternatives concernant la capacité qu’ont eu le groupe très restreint des personnes les plus fortunées au pays de s’accaparer une part croissante de la création de richesse au pays. Voici deux autres exemples montrant que ce phénomène de ploutocratie des 20 ou 30 dernières années n’est pas une spécificité canadienne (ce que vous saviez déjà) !

Sur le site de Metis, on présente un tableau de l’évolution des revenus aux États-Unis au cours de la dernière décennie. On peut y constater ceci :
- Le ratio des 20 % les plus pauvres par rapport au 1% le plus riche serait passé à plus de 63 fois en 2000 à 75 fois en 2007
- Les 20 % les plus pauvres par rapport aux 20 % les plus riches : de 10 fois en 2000 à 11 fois en 2007.

Selon le Time magazine du 6 décembre 2010, l’évolution des revenus des Américains fait partie des sujets marquants de la décennie écoulée. Plus frappant encore, le professeur d’économie à l’Université de Berkeley en Californie, Emmanuel Saez, évalue que le supplément global de revenus des ménages étatsuniens généré entre 2002 et 2007 a été capté à 65 % par les 1% les plus riches.

Conscients qu’ils ont été les premiers bénéficiaires de la politique fiscale pendant 30 ans, certains foyers fortunés, réunis au sein de l’association Welth for Common Good, ont lancé une pétition pour payer plus d’impôts. Mais avec le prolongement pour deux ans de la coupure d’impôt de la période Bush, voté la semaine dernière par le Congrès, il faut constater que les fortunés progressistes ont beaucoup moins d’influence que le mouvement de réactionnaires (du Tea Party) qui s’est répandu aux États-Unis cette année.

La situation est assez semblable en Suisse. Selon le magazine Challenge, les avoirs des personnes les plus fortunées résidant en Suisse ont augmenté cette année de 21 milliards de francs suisses (16 milliards d’euros). Les 300 plus grandes fortunes de la Suisse ont vu leurs avoirs augmenter sur un an de 4,7 %.

Mais là aussi les citoyens ont refusé la perspective progressistes : les Suisses ont voté à une large majorité contre la mise en place d’un seuil minimum d’impôt pour les plus riches, réclamé par le parti socialiste, en guerre contre la concurrence fiscale à laquelle se livrent certains cantons pour attirer les grosses fortunes. Selon les résultats du référendum sur la question, les 26 cantons helvétiques ont dit non à 58,5% à l’initiative du PS « Pour des impôts équitables », contre 41,5% de oui.

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